Deux voix en or Deux artistes à la voix et au coeur en or ont subjugué le public vendredi dernier en donnant à se produire devant une salle comble et émue. «L'Algérie unie par sa musique» est le slogan de la soirée organisée à la salle Ibn Zeydoun de Riad El Feth, vendredi dernier dans le cadre du festival «L'été en musique». Pour ce faire, un plateau diversifié a été concocté à cette occasion étrenné par la chanteuse algéro-française installée en France, Samira Brahmiya, et Hamid Baroudi qui revient se produire à Alger deux fois de suite en l'espace de quelques mois, et ce après dix ans d'absence loin de ses fans. C'est notre participante de The voice qui est montée en premier sur scène, en entamant son tour de chant par El Wahche, en le dédicaçant à son public, déclarant avoir pensé à lui en interprétant ce morceau. Suivra un morceau en kabyle tout en émotion et de bifurquer vers un titre extrait de son album Naylia, fabuleux destin. Un morceau, comble de l'ironie, très prisé et demandé aujourd'hui surtout par les hommes. La chanson aborde les déboires d'une jeune fille ployant sous la pression sociale et autres freins à la liberté dans une société conservatrice teintée de religiosité. Une chanson d'une brûlante actualité. Samira Brahmiya la dédiera aux femmes dans le monde, mais surtout aux Syriennes plus exactement qui n'ont pas choisi leur sort. L'artiste au grand coeur gratifiera ensuite le public d'une très belle reprise signée Sting, Roxane, appelant à faire participer à ce moment-là le public. Suivra son morceau fétiche des plus entraînants sous ses airs raï rock et vous met en transe, Ahmed Jadarmi avant de finir son concert tout en douceur et spiritualité avec une chanson ode au gnawi qui panse les blessures. La seconde partie du concert ne sera pas de Hamid Baroudi non, mais d'un groupe que ce dernier avait découvert en 1999 et nous fera ainsi découvrir ce soir-là. Il s'agit de la formation Kawakeb. Un orchestre mixte reprenant les titres phares de notre patrimoine musical algérien comme Wahran ou encore Chamâa avec une note de flamenco dans la voix pour le chanteur, avant que Hamid Baroudi ne les rejoigne en fin de récital. En effet, c'est lui -même qui avait signé ce dernier morceau dont sa touche lyrique était bien discernable. La venue sur scène de Hamid Baroudi crie l'enthousiasme parmi le public. On crie et on applaudit. Hamid Baroudi entame son tour de chant avec Hakmet lekdar puis enchaînera ses morceaux, non sans interagir avec le public, confiant des états d'âme entre anecdotes et souvenirs touchants liés à son passé artistique. Il interprétera El Bareh, Caravan To bagdad, mais aussi Jouala sur un fond afro-maghrébin bien percusif, Waili son nouveau morceau devant figurer prochainement dans son nouvel album, et puis Koulil yan yemma et Salama. Un titre qui a 20 ans remixé pour le marché européen fera savoir Hamid Baroudi. Le public aura droit à la fin pour la seconde fois au morceau phare Caravane to Bagdad. L'artiste tout en l'interprétant prenait la pause avec des fans qui n'ont pas hésité avant la fin du concert même à venir le voir, le toucher et l'embrasser. Moment de pure joie et d'émotion, comme ce fut le cas juste avant avec Samira Brahmya qui improvisera a cappella Ana touiri de Fadila Dziria incitant l'assistance à lancer des youyous. Il en sera de même lors du concert de Hamid Baroudi qui repartira encore indubitablement avec plein d'images et de sons positifs dans la tête en attendant de revenir une nouvelle fois puisqu'il prépare ardemment une tournée en Algérie, mais aussi un film musical..wait and see donc.