Ce nouvel attentat porte à trente le nombre de victimes des groupes armés depuis le début du Ramadan. Un ancien militant de l'Onvt a été assassiné, hier, à Boumerdès, juste après la rupture du jeûne, a annoncé un communiqué de l'Organisation, signé par la secrétaire général, Fatma-Zohra Flici. Le militant assassiné, M.Tazrouti Hamid, avait pris les armes, en 1996, après l'assassinat de son frère par un groupe armé. Père de cinq enfants, il était lui-même menacé après qu'il ait pris cause et armes contre le terrorisme et est devenu membre d'un GLD local, communément appelé «patriote». C'est pratiquement la trentième victime depuis le début du mois du Ramadan, c'est-à-dire depuis vingt jours. En comparaison avec le Ramadan de l'année 2003, au cours duquel aucune victime n'a été enregistrée, celui de cette année a été particulièrement meurtrier avec notamment un pic de seize personnes assassinées dans la forêt de M'sennou, entre Bouarfa, d'où sont originaires les victimes et Hamdania, sur les contreforts de la Mitidja. S'en est suivie une méticuleuse chasse aux commis de l'Etat et aux agents de sécurité: deux militaires et deux policiers assassinés à Tizi Ouzou, trois gendarmes à Timimoun, deux agents de police à Relizane, deux élus à Bordj El Bahri, à l'est d'Alger, etc. En tout, une trentaine de victimes, et le décompte risque d'être encore douloureux avant la fin du mois sacré de Ramadan. Si certains avancent la thèse de l'intensification des actes de violence durant le mois sacré, d'autres trouvent que ce n'est pas là l'unique raison. Car si l'idée tient la route s'agissant du GIA, le Gspc, lui, obéit à d'autres modus operandi. Et il faut peut-être rattacher cette macabre recrudescence à une volonté de démontrer que la sécurité intérieure, tant mise en relief par la police et la gendarmerie depuis plusieurs semaines, n'est pas à ce point imperméable, et qu'il faut encore compter avec le groupe salafiste. Ciblé pendant de longues années, le militant et patriote Tazrouti Hamid a été vraisemblablement victime d'un guet-apens du très actif groupe local du Gspc, rattaché directement, comme celui de l'Algérois, à Saâdaoui Abdelhamid dit Abou El-Heythem Yahia, émir de la zone 2.