Dès les premiers instants de son existence, l'Algérie indépendante a fait du dossier palestinien l'une de ses préoccupations primordiales en matière de politique arabe et internationale. Elle eut à défendre la cause palestinienne tant dans les forums internationaux que dans l'enceinte de l'ONU à l'Assemblée générale et au Conseil de sécurité. Notre pays qui sait ce que vivre l'occupation veut dire, a mis sa diplomatie et ses moyens à la disposition de cette cause dont Yasser Arafat était l'un des représentants historiques. Dans la discrétion sans tapage médiatique l'Algérie a été un soutien constant pour les Palestiniens les accueillant sur son sol quand ils vécurent le nouveau drame de l'expulsion de Beyrouth en juin 1982. Contrairement à d'autres pays arabes qui ont instrumentalisé, à leur profit la cause palestinienne, l'Algérie n'a eu de cesse à ce que ce soutien ne souffre aucune équivoque ou marchandage de quelque sorte qu'ils soient. De fait, irrité par la démission de maints responsable arabes face au drame du peuple palestinien, le défunt président, Houari Boumediene, a eu ces mots qui sont restés célèbres affirmant la fermeté et la constance du soutien de l'Algérie aux Palestiniens, soulignant notamment que l'Algérie «se tiendra constamment aux côtés du peuple palestinien, elle ne sera ni devant lui, ni derrière lui, ni ne libérera la Palestine à sa place, elle restera toujours à ses côtés et ce qui agrée aux Palestiniens, agrée également à l'Algérie. Nous ne serons ni des supers Palestiniens, ou plus Palestiniens que les Palestiniens ni ne parlerons en leur nom, mais nous serons toujours présents qu'ils aient tort ou raison». En 1973 l'Algérie qui présidait l'Assemblée générale de l'ONU a donné au président Arafat l'occasion à un dirigeant palestinien de s'exprimer pour la première fois de l'auguste tribune des Nations unies et de s'adresser directement à la communauté internationale. C'est à New York, où Yasser Arafat avait fait un discours de paix, l'olivier de la paix à la main, disant la disponibilité de la résistance palestinienne à travailler à une solution juste et équitable du conflit israélo-palestinien. Aider les Palestiniens sans effet de manche, a été la politique constante de l'Algérie depuis 1962, soutenant le peuple palestinien quand il en avait le plus besoin sans démonstration ni faux-semblant et toujours présente pour répondre à son appel, comme le fit le président Chadli Bendjedid. En novembre-décembre 1988, il accéda à la demande du président Arafat de tenir à Alger le congrès extraordinaire du Comité exécutif de l'OLP (CE/OLP), quand il lui a été impossible de le faire dans d'autres pays arabes. C'est lors de ce congrès à Alger que le CE/OLP a pris la décision de modifier des passages controversés de la charte de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui allaient influer sur le devenir du dossier proche-oriental et ouvrir la voie aux premiers contacts officieux entre les Palestiniens et Israël permettant, notamment, la tenue en 1991 à Madrid d'une conférence consacrée au contentieux israélo-palestinien et dans la foulée les contacts directs qui aboutiront en septembre 1993 à l'historique accord d'Oslo, qui, pour la première fois, rendait l'éventualité d'une cohabitation de deux Etats, la Palestine et Israël possible. Mais l'irrédentisme de la droite israélienne et du Likoud de Sharon sont passés par là. Mais ceci est une autre histoire. Ceci pour dire que l'Algérie qui s'est tenue constamment aux côtés du peuple palestinien n'a aussi jamais cherché à médiatiser des actes naturels qui venaient du coeur et n'avaient pas besoin de publicité.