Le secrétaire général des Nations unies achevait hier sa deuxième tournée dans les territoires palestiniens, n'en excluant aucun puisqu'après la Cisjordanie samedi, il était hier dans la bande de Ghaza, où visiblement il a été marqué par ce qu'il a pu voir. Ainsi, a déclaré Ban Ki-moon, le blocus israélien contre la bande de Ghaza cause « des souffrances humaines inacceptables », et cela depuis juin 2007. Il y a lieu toutefois de relativiser les propos de M. Ban Ki-moon, lui qui a déclaré samedi « comprendre et partager » les inquiétudes d'Israël vis-à-vis du Hamas, parlant même de « légitimes préoccupations sécuritaires d'Israël ». Rapportés aux causes de cette tragédie, ces propos ne semblent pas y correspondre. Pourquoi seulement du Hamas, lui qui a pris le pouvoir à la suite d'élections législatives palestiniennes qualifiées de démocratiques ? Si c'est par rapport aux tirs de roquettes, il n'est pas le seul à les revendiquer, et lui le fait de moins en moins. Dans cette logique, les questions nombreuses sont toutes liées à l'agression faite aux Palestiniens. Il y a une guerre, ou pour être plus juste, les Palestiniens mènent une guerre de résistance face à un occupant considéré comme tel par l'ONU que dirige Ban Ki-moon, et qui refuse de se soumettre aux résolutions, comme la 242, lui enjoignant de se retirer des territoires palestiniens et arabes. En termes de légitimité, la résistance du peuple palestinien n'en manque absolument pas, et il a le droit de recourir à tous les moyens pour recouvrer ses droits nationaux. Et à l'inverse, la guerre israélienne, qui consiste à réprimer un tel sentiment et perpétuer son occupation des territoires arabes et palestiniens, ne saurait y prétendre. Entre les deux, il y a un paquet de résolutions. La 242 a été votée en 1967. D'autres ont suivi, mais elles ont connu le même sort. Il est d'ailleurs surprenant que plus aucune référence ne soit faite à ces textes adoptés par l'instance exécutoire des Nations unies. Plus surprenant encore, est le fait que l'ONU siège au sein du Quartette depuis sa création en 2003. Ce forum, qui n'a pu tenir la promesse faite aux Palestiniens d'un Etat indépendant en 2005, en est encore à faire une autre du même type, pour cette fois, dans vingt-quatre mois, sans référence non plus à ce qui tient lieu de légalité internationale. Depuis une réunion à Moscou vendredi, l'on parle d'un Etat palestinien « viable et indépendant », sans que l'on sache ce que cela, sinon le premier terme, veut dire. Rien en ce qui concerne l'étendue géographique, la continuité territoriale et avec quelles frontières. Une souveraineté réelle ou limitée ? Ce forum a été constitué, ou encore qu'il a été substitué au processus d'Oslo, condamné à l'échec par Israël dès sa signature en 1993. L'ONU, il est vrai, n'est que l'expression de la volonté de ses membres, mais en ce qui concerne le dossier palestinien, elle a du mal à défendre ses positions et faire valoir ses décisions.