La chute ininterrompue des cours de l'or noir est annonciatrice du crépuscule de la production pétrolière des Etats-Unis et des pays non-Opep, qui doit connaître son plus important repli depuis près d'un quart de siècle. Le baril sanctionne les Etats-Unis. Les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole dont les économies reposent essentiellement sur leurs exportations d'hydrocarbures, à l'instar de l'Algérie, ne seront pas les seuls à être pénalisés par l'effondrement des prix du brut. Après s'être lancés dans la production du pétrole de schiste, tambour battant, au point d'inonder le marché, ce qui a eu pour conséquence de faire baisser les cours de l'or noir de plus de plus de 50% de leur valeur, les Etats-Unis vont en subir le contrecoup. Un retour de manivelle brutal. La chute ininterrompue des cours de l'or noir est annonciatrice du crépuscule de leur production pétrolière et des pays non-Opep. Elle doit connaître son plus important repli depuis près d'un quart de siècle. «La production américaine de pétrole devrait payer le plus lourd tribut à cette débandade des cours, qui ont été réduits de plus de moitié depuis juin 2014, passant même sous la barre psychologique des 40 dollars à New York fin août», souligne l'Agence internationale de l'énergie, dans son rapport mensuel publié hier. «L'effondrement des prix du pétrole entraîne la fermeture des sites de production coûteux, d'Eagle Ford au Texas à la Russie en passant par la mer du Nord», fait remarquer le bras énergétique des pays développés de l'Ocde. Les pays non-Opep seront eux aussi touchés de plein fouet. «La production des pays non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole devrait connaître son repli le plus fort en 24 ans, avec une baisse de près de 0,5 million de barils par jour (mbj) à 57,7 millions de barils par jour, dont 0,4 mbj pour le seul pétrole de schiste américain», précise l'AIE. A moins de 50 dollars le baril, l'extraction du pétrole de schiste n'est pas rentable pour les entreprises américaines. «Les majors sont encore profitables. (...) Ce n'est pas le cas des petites structures, des entreprises du gaz de schiste ou des entreprises parapétrolières», a expliqué Bertrand Chokrane, économiste et président de la compagnie BC Consulting dans une interview accordée au site d'information Sputnik. La stratégie de l'Opep et à leur tête leur chef de file a-t-elle porté ses fruits? La réponse est sans ambigüité. «La stratégie de l'Opep, menée par l'Arabie saoudite, de défendre ses parts de marché indépendamment du prix semble produire l'effet recherché d'écarter la production coûteuse et «inefficace»», affirme l'Agence internationale de l'énergie qui a relevé ses prévisions de la consommation mondiale pour 2015 et 2016. Elle doit passer à 94,4 millions de barils cette année, contre 94,2 mbj précédemment. La progression devra être plus modérée en 2016: 95,8 mbj pour, contre 95,6 mbj. En ce qui concerne les prix l'effet escompté n'est pas encore au rendez-vous. Ils ont encore perdu du terrain. Hier vers 12h20 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord valait 47,84 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres accusant un recul de 1,05 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) perdait 1,07 dollar à 44,85 dollars. Le coup de poker de Riyadh n'a pas «bluffé» le baril.