Ce grave accident n'est pas le premier qui ait endeuillé la saison du Hadj en Arabie saoudite Un Algérien trouve la mort et huit sont blessés La Grande mosquée de La Mecque a été le théâtre, hier, d'un grave accident qui a coûté la vie à 107 hadjis, dont un algérien, et 238 blessés. Outre le décès, la délégation algérienne a recensé 16 hadjis blessés, dont huit dans un état grave. C'était l'effondrement, pour cause de vents très violents, d'une des grues du chantier de réfection de ladite mosquée, au moment où beaucoup de fidèles s'y trouvaient. L'enquête a révélé sur place que la majorité des décès était due à la grande bousculade qui a suivi l'accident. D'ailleurs, les images qui ont tourné en boucle sur l'ensemble des chaînes de télévision de pays musulmans notamment, montraient des scènes de désolation avec beaucoup de personnes âgées traumatisées et du sang partout autour du point de chute de la grue. Parmi les secours intervenus sur place, de nombreux témoins oculaires et notamment nos hadjis étaient formels à dire que les éléments de la Protection civile dépêchés avec la délégation algérienne, étaient les premiers sur les lieux. Les premiers soins ont été prodigués sur place aux membres de la délégation algérienne, dont deux blessés, évacués vers l'hôpital Abdelaziz, présentant des fractures du fémur, qui pourraient subir une amputation. Les deux autres blessés graves ont vu leurs membres inférieurs amputés. Les autres blessés ont également été pris en charge dans les structures hospitalières à La Mecque et à Djeddah, pour les cas plus graves. Cela dit, il y a lieu de souligner que cet incident n'est pas le premier qui ait endeuillé la saison du Hadj en Arabie saoudite. Il y a eu par le passé des dizaines de morts, lors d'un incendie qui s'était déclaré à l'intérieur d'un tunnel, un grand nombre de hadjis avaient aussi perdu la vie dans une immense bousculade au moment du rite de la lapidation et d'autres événements qui ont remis en cause le système de sécurité des Lieux Saints. Tenant compte de ces accidents qui se répétaient presque annuellement, l'Arabie saoudite avait justement entamé des travaux au niveau du site du pèlerinage pour en améliorer l'accès et partant, garantir une meilleure sécurité. Ces travaux qui, rappelons-le, ont amené les autorités saoudiennes à réduire les quotas de hadjis pour chaque pays musulman, ont donc produit l'effet inverse avec ce drame qui a emporté la vie de 107 pèlerins et provoqué des amputations à de nombreux autres. Ce grave accident appellera-t-il une réflexion sur la gestion des Lieux Saints qui relève de la responsabilité exclusive de Riyadh? On ne sent pas la chose venir. En tout cas, le débat n' a pas été sérieusement étudié, même si beaucoup de drames semblent directement liés à la gestion des sites de pèlerinage. L'Algérie qui n'est vraiment pas dans le débat, met un point d'honneur à garantir les meilleures conditions possible pour ses pèlerins. Et c'est en toute logique que le consul général à Djeddah, Abdelkader Kacimi EL Hassani, s'est réuni, hier, avec les responsables de la mission du Hadj pour être auprès des hadjis algériens et s'assurer de leur bonne prise en charge médicale et psychologique. M. El Hassani s'est même rendu à l'antenne centrale de la mission. Sur place, il s'est enquis des conditions de traitement d'une blessée d'une double fracture du fémur et du tibia, ainsi que des conditions d'hospitalisation des sept autres blessés. Ce grave accident ne saurait, au yeux des autorités saoudiennes, suspendre le Hadj 2015, dont les rites débutent dans moins de deux semaines. En effet, il n'est jamais arrivé, dans l'ère moderne que le cinquième pilier de l'Islam ne soit pas observé. Il n'est donc pas concevable dans l'esprit de n'importe quel musulman de l'annuler pour quelque raison que ce soit. Notons qu'actuellement, quelque 800.000 pèlerins étrangers sont sur place. Hier, à la prière du dohr, l'ensemble des pèlerins a répondu à l'appel du muezzin et accompli son devoir dans cette même mosquée. Une détermination plus forte que tous les accidents guide les musulmans en ces Lieux Saints. Liste officielle des blessés Dans une déclaration qu'il a faite hier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M. Abdelaziz Benali Cherif a indiqué que le nombre des blessés algériens encore hospitalisés s'élève à huit personnes. Il s'agit de: - Loucif Makhlouf, Oum El Bouaghi - Rahmani Abderahmane, Touggourt - Djaghal Hocine Mohamed, Touggourt - Rahmani Abdelkader, Aïn Defla - Abid Fethi, Blida - Belkhir Hamadi, Batna - Bouzid Youcef, Oran - Mahdi Fatma Zohra, Tizi Ouzou. La liste des blessés a été consolidée en coordination avec les autorités saoudiennes compétentes suite à la visite dans tous les hôpitaux de la région des représentants des services consulaires et des membres de la mission médicale algérienne.