Encore des révélations francassantes sur la Fifa Selon le contrat montré par la télévision suisse, les droits TV pour le Mondial 2010 en Afrique du Sud avaient été cédés par la FIFA à M. Warner pour 250 000 dollars et ceux pour le Mondial 2014 au Brésil pour 350 000 dollars. Joseph Blatter, président démissionnaire de la FIFA, aurait vendu très en-dessous des prix du marché les droits de diffusion télévisée des Mondiaux 2010 et 2014 au sulfureux Jack Warner, le président de la Fédération des Caraïbes, en 2005, selon la chaîne de télévision suisse SRF vendredi soir. Selon le contrat montré par la télévision publique suisse alémanique, les droits de retransmission télévisée pour la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud avaient alors été cédés par la FIFA à M. Warner pour 250.000 dollars, et ceux pour le Mondial 2014 au Brésil pour 350.000 dollars. Ces droits de diffusion ne concernaient que les pays couverts par la CFU, la Fédération des Caraïbes, c'est-à-dire une trentaine de petits pays allant de Haïti aux Bermudes en passant par Trinité et Tobago ou les Bahamas. A l'époque, le Trinidadien Jack Warner était aussi président de la Concacaf (la Confédération d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes) et vice-président de la FIFA, l'institution dirigeante du football mondial, dirigée par M.Blatter depuis 1998. Le montant de ces droits était beaucoup trop bas, «environ 5% de la valeur du marché», a affirmé dans l'émission «10vor10» de SRF l'homme d'affaires australien Jaimie Fuller, fondateur de «New FIFA Now», un mouvement qui réclame plus de transparence au sein de l'association présidée depuis 27 ans par le Valaisan de désormais 79 ans. «No comment» de la FIFA A titre de comparaison, les droits de diffusion télévisée des matchs du Mondial 2014 au Brésil pour la France seulement avaient été achetés 130 millions d'euros par TF1 en 2005. L'ensemble des droits télés de ce Mondial au Brésil auraient rapporté 2,1 milliards d'euros à la FIFA. Via ce contrat entre la FIFA et la CFU, ce serait a priori la première fois que le nom de M.Blatter apparaîtrait directement sur un document, a affirmé M.Fuller dans le documentaire de la SRF. Interrogée par la SRF, la FIFA n'a pas souhaité commenter ces affirmations. Dans un communiqué avant-hier, elle a cependant tenu à préciser que d'après les termes du contrat signé le 12 septembre 2005 avec la CFU, «la FIFA devait recevoir non seulement un droit de licence fixe mais aussi une part de tous les bénéfices liés aux accords de sous-licences, à hauteur de 50%»: or «la CFU a commis plusieurs infractions au contrat et n'a pas rempli ses obligations financières», ce qui a poussé la FIFA à «résilier cet accord le 25 juillet 2011». Jack Warner, toujours président de la Fédération des Caraïbes (CFU), est accusé par la justice américaine de corruption et de blanchiment d'argent. Warner et l'Afrique du Sud Arrêté à Trinité et Tobago, il fait partie de ces 14 dirigeants du football mondial et autres hommes d'affaires arrêtés le 27 mai, à la demande des autorités américaines, pour quelque 150 millions de dollars de pots-de-vin et de rétrocommissions depuis le début des années 1990, dans le cadre de leurs activités autour du ballon rond. Selon les accusations des enquêteurs américains, M.Warner, désormais député dans son pays, aurait notamment encaissé une large partie d'un versement de 10 millions de dollars fait par l'Afrique du Sud à la CFU, en échange de trois voix pour obtenir l'organisation du Mondial-2010. M.Warner, dont l'extradition est toujours demandée par les Etats-Unis, a rejeté ces accusations, parlant notamment de complot pour aider ses adversaires politiques locaux à Trinité-et-Tobago. M.Blatter, réélu pour un 5e mandat à la tête de la FIFA le 29 mai, a annoncé sa décision de rendre son tablier le 2 juin, soit quatre jours plus tard à peine. Son successeur sera connu lors d'un congrès extraordinaire le 26 février prochain.