Le FFS revient à ses fondamentaux Le Conseil national du FFS fait le constat du refus de compromis avec le pouvoir. Le Front des forces socialistes (FFS) remet ça. Il revient à la case départ après avoir tenté, vainement, de convaincre et le pouvoir et l'opposition du bien-fondé de son initiative de s'asseoir autour d'une table et de discuter, en toute sérénité, des voies et moyens pour sortir le pays de l'impasse. Puisque des voix autorisées ont déclaré clairement que la proposition du FFS est un «non-événement». Il a réuni son conseil national vendredi dernier pour tirer les conclusions. Le communiqué final de la réunion rappelle que le pouvoir s'obstine à «maintenir le statu quo et le rejet de toute alternative crédible». Mieux, le FFS estime que la crise économique et financière n'est pas le résultat de «la chute des prix du pétrole» mais que ce même pouvoir «est en train d'exploiter l'aspect économique d'une crise multidimensionnelle pour faire peur à la population et neutraliser toute aspiration politique au changement pacifique et démocratique du système». Le FFS, qui n'est plus à présenter, semble avoir compris qu'à l'âge adulte, 52 ans depuis sa création, il ne peut se permettre le changement de ses habitudes. Le pouvoir, un peu plus vieux, ne peut non plus changer ses habitudes. Autant revenir tout de suite à la posture initiale de l'opposition. Ainsi, il sera peut-être mieux respecté, au lieu de s'acoquiner avec des gens qui ne sont pas de sa sève. Toutefois, le parti de Hocine Aït -Ahmed, à l'automne de sa vie, reste déterminé à poursuivre «le travail d'élaboration d'un cadre de concertation pour renforcer le dialogue avec les acteurs politiques et sociaux et élargir aux citoyens le débat sur le consensus national», tout en s'attelant à renouveler ses structures organiques. De l'autre côté, sur le plan interne, et à l'aune des soubresauts politiques qui ont conduit à l'échec de l'initiative du SG Mohamed Nebbou, il faut s'attendre à des changements radicaux sur le plan organique; le FFS est à la croisée des chemins, entre un rapprochement du pouvoir qu'on lui refuse et le retour à sa position naturelle de contre-pouvoir. Le constat serait dès lors interprété sous l'angle d'initiatives de personnes, passible de sanctions lors des prochaines assises du parti. A lire attentivement le communiqué, on s'aperçoit que le FFS a choisi de ne pas rester les bras croisés, à attendre la suite des événements. Il décide, donc, «d'ouvrir rapidement le débat, dans un cadre qui reste à déterminer, avec le mouvement associatif et syndical». En d'autres termes, il contourne ce même pouvoir qui a refusé, à maintes reprises, le renvoi de l'ascenseur. Pourtant, lorsqu'on revient à la lettre motivante d'Amar Saâdani, destinée à Aït- Ahmed, au lendemain de sa prise de fonction en tant que SG du FLN, on se dit qu'il pouvait au moins répondre favorablement à l'initiative du FFS. Mais il y a des secrets insondables que le commun des mortels ne peut savoir. Ces attitudes là poussent ce parti à revenir là d'où il est venu. Mais nul ne sait de quoi sera fait demain. La crise cogne si fort à nos portes qu'on est tenté, parfois, d'écouter les avertissements qui nous parviennent des voix qu'on n'aime pas entendre, y compris celles du FFS.