Ali Haddad et la délégation du FCE accueillis par Amor Benamor Le Forum installe cinq bureaux d'émaillage du réseau de son organisation. C'est avec l'installation à Sétif du délégué du Forum des chefs d'entreprises (FCE), que Ali Haddad, président de cette organisation patronale, a entamé jeudi dernier une tournée de travail de proximité dans les wilayas de l'est du pays. L'objectif premier est de rassembler toutes les initiatives et énergies autour du FCE en une fédération qui réunirait les 48 wilayas du pays pour parler d'une seule voix, a souligné le fougueux jeune Ali Haddad lors de l'installation du délégué de Sétif, premier acte d'un programme de travail chargé qui l'a mené aussi à Annaba, Guelma et Constantine. Il dira que l'adhésion au FCE est ouverte à tout le monde sans exclusive aucune. Même un universitaire entrepreneur qui crée, ne serait-ce qu'un seul emploi, sera le bienvenu au sein du Forum, lequel organisme est également prêt à accueillir tous les commerçants et autres jeunes entrepreneurs universitaires désireux de créer une entreprise économique aussi petite soit-elle. Il a reconnu et souligné que les vrais problèmes auxquels sont confrontés les industriels sont «le foncier et le crédit» ainsi que les relations avec les administrations. Pour ce qui est de ce dernier point, le FCE s'engage résolument aux côtés des investisseurs pour les accompagner dans leurs tâches. Cet appel à tous les créateurs d'emploi et de richesse a été renouvelé plusieurs fois par Haddad qui n'a eu de cesse de ponctuer, à l'instar de plusieurs autres intervenants, sur le foncier et la formation dans les petits métiers indispensables pour l'épanouissement d'une industrie de base à même de soutenir les multiples initiatives structurantes. Ces dernières souffrent en effet d'un manque draconien de main-d'oeuvre «spécialisée». Ont été citées les filières de la plomberie, l'électricité, et autres menus métiers, notamment dans le secteur du bâtiment qui a dû recourir à l'importation de main-d'oeuvre. Ce manque se manifeste même au niveau de l'agriculture dont les promoteurs n'arrivent pas à trouver une main-d'oeuvre même saisonnière pour les différents travaux que nécessite cette activité précieuse à plusieurs titres. Haddad a évoqué à cette occasion la création d'une nouvelle zone industrielle à Sétif sur une superficie de 740 ha. Les problèmes de crédit et de financement de projets ont été par ailleurs évoqués par les industriels intervenant lors des rencontres dans les différentes villes de l'Est visitées par Haddad. Les délégués installés et les locaux inaugurés par le président du FCE, sont rappelle-t-on, situés à Sétif, Constantine, Annaba, Guelma et Souk Ahras. La délégation du FCE a eu l'occasion de visiter l'usine de construction de rames de tramway de Annaba «Cital» où sont assemblées pas moins de cinq rames par mois. Cette usine, un modèle réussi de partenariat algéro-français, est un exemple du principe du 51/49% entre l'Entreprise du métro d'Alger (EMA), Ferrovial et Cital d'une part, et Alstom d'autre part. Haddad a qualifié de «bel exemple» cette acquisition du partenariat qui emploie une main-d'oeuvre nationale composée de près d'une centaine de travailleurs. Cette usine satisfait pleinement aux besoins immédiats et futurs de l'Algérie où plusieurs projets de construction de lignes de tramway sont programmés dans plusieurs villes du pays. Un plan d'exportation vers l'Afrique est par ailleurs envisagé dans un proche avenir. Cette technologie, a déclaré le P-DG de Cital, Henri Bussery, pourra faire l'objet de nouveaux partenariats avec d'autres entreprises nationales et étrangères. Il y a lieu de relever que le président du FCE s'est félicité de la prise en considération par les pouvoirs publics des principales revendications du Forum. Autour de ces propos, Ali Haddad a affirmé à Sétif que le FCE milite pour la liberté d'entreprise conformément à l'article 37 de la Constitution. A cette occasion, il a indiqué que la LFC 2015, a institué la «concession du gré à gré» des assiettes foncières relevant du domaine privé de l'Etat. Il s'est également félicité des engagements importants de l'Etat quant à la bancarisation des capitaux du secteur de l'informel, tout comme il a annoncé que le FCE a proposé une baisse de l'IBS à 23% avec effet rétroactif et une reconsidération entre l'acte de produire et celui d'importer. Ainsi, le FCE, fort aujourd'hui de 600 adhérents, «descend sur le terrain» pour mieux se rapprocher des opérateurs économiques de tout le pays. Mettant l'accent sur le secteur informel, Haddad a fait savoir que le FCE prendra acte de l'opération lancée à l'intention des opérateurs du secteur informel afin notamment «de leur faciliter la régularisation de leur situation». Il ne manquera pas de relever que la région de l'est du pays offre des opportunités réelles dans les secteurs du tourisme, de l'agriculture, de la pêche et de l'industrie.