Les athlètes algériens du handisport qui ont décroché 15 médailles ont été lésés «par le jumelage hors normes des classes et d'une programmation-maison», a indiqué le DTN, Zoubir Aïchaïne. «Le jumelage abusif des classes aux J.A. en l'absence des responsables de l'IPC (le comité paralympique international) et une programmation totalement défaillante, ont entre autres, désavantagé nos athlètes», a tenu à souligner, M.Aïchaïne, qualifiant, malgré tout, la participation du handisport algérien de «plus qu'honorable». Les athlètes algériens sélectionnés pour les joutes africaines, 14 en athlétisme et sept en powerlifting, étaient venus à Brazzaville pour les podiums et la récolte d'un maximum de médailles. Sur place et en raison du nombre élevé des pays participants, les organisateurs avaient décidé de jumeler plusieurs classes en athlétisme pour alléger la compétition qui se déroulait en même temps que celle des valides. Cette décision a complètement faussé les calculs de plusieurs nations, dont l'Algérie, venues pour remporter des titres. «Evidemment, le jumelage a privé nos athlètes de médailles d'or, à l'image du concours du disque (dames) où cinq classes ont participé au concours. La conséquence directe, notre championne du monde de la spécialité Nassima Saïfi perd la médaille d'or, malgré un jet à 33,31m (performance mondiale), alors que le titre est revenu à une athlète d'une classe inférieure qui a remporté l'or avec un jet à 18,54m», a expliqué le chef d'équipe de la délégation Handisport algérienne. Le jumelage des classes en handisport avantage les classes inférieures (handicapés lourds) et pour déterminer les vainqueurs, les responsables de la compétition s'appuient sur le système de la table de cotation pour établir le classement final du concours. S'ajoute à cela, l'absence du 2e panel de classification, obligatoire, dans chaque compétition et donne la possibilité aux contestataires d'introduire leurs recours. «Ce panel n'était pas disponible, ce qui a avantagé les pays qui ont ramené des athlètes non classés, surtout chez les visuels», a tenu à expliquer le technicien algérien. Parlant de la programmation, «complètement défaillante», le directeur technique national a mis en relief l'annulation de quelques spécialités où nos athlètes sont habitués à rafler des titres (javelot dames, 800m hommes, saut en hauteur (dames)..., en plus d'une programmation qui a fait l'objet de plusieurs changements. «Ce sont autant de paramètres qui ont lésé nos athlètes. Ceci dit, ils n'ont pas à rougir de leur prestation, et dans l'ensemble, on est satisfait de leurs résultats», a-t-il assuré. Des satisfactions sont venues également, des athlètes de powerlifting qui ont raflé trois médailles: une d'argent par Bayour Hadji Ahmed (49 kg) et deux en bronze, par Samira Guerioua (45 kg) et Hocine Bettir (65 kg). «Nos athlètes n'ont pas à rougir de leur prestation à Brazzaville du fait que ces jeux étaient les premiers dans leurs carrières, et ils ont réussi à relever le défi devant les champions du monde nigérians et égyptiens. Les résultats sont de bon augure», a tenu à assurer l'entraîneur national, Mohamed Salah Benatta. Outre l'objectif de récolter des médailles, les 11es J.A. constituaient un test d'évaluation de nos athlètes pour les Mondiaux d'athlétisme à Doha (octobre 2015) et aux prochains tournois de qualification aux Jeux paralympiques pour le powerlifting. Si les résultats et performances réalisés en athlétisme à Brazzaville ne peuvent en aucun cas être qualificatifs aux J.O. de Rio, les médaillés africains en powerlifting, ont récolté des points supplémentaires dans le runking liste de la Fédération internationale de cette discipline en handisport. «Le powerlifting algérien, relancé récemment, est en phase de formation et de développement. C'est une discipline qui peut nous apporter des satisfaction à l'avenir et notre objectif est sur le long terme. On attendra des résultats probants, d'ici quatre années», a conclu M.Aïchaine.