Dans le paysage audiovisuel algérien privé, la situation n'est pas au beau fixe. Après Echourouk TV qui risque de réduire ses télévisions pour survivre à l'absence de publicité. C'est au tour de la chaîne KBC qui appartient au groupe médiatique d'El Khabar de connaître de sérieuses difficultés. Depuis le Ramadhan passé, la chaîne qui a investi énormément dans la production de divertissement pour attirer les annonceurs s'est retrouvé fortement déficitaire depuis une année. Durant le Ramadhan 2014 plusieurs producteurs se sont plaints du non-paiement de leur production exécutive pour la chaîne KBC. Ces mêmes producteurs ont attendu un retour de manivelle pour le Ramadhan 2015. Rien n'a été réglé. Cette crise a touché notamment des producteurs qui ont leur position sur le paysage audiovisuel algérien, c'est le cas notamment pour Sofiane Dani, Lakhdar Boukhers, Hakim Dekkar et plus récemment Riad Redjdal, producteur notamment de Jornane Gosto, qui a sauvé le Ramadhan pour KBC durant le dernier Ramadhan. Ce dernier était jusque-là régulièrement rémunéré pour ses productions. Mais depuis la fin du Ramadhan 2015, les relations entre le producteur et ex-associé dans El Djazairia TV et la direction de KBC ne sont pas au beau fixe. Cette situation d'asphyxie financière a poussé du coup plusieurs producteurs à entamer des actions en justice contre la chaîne KBC. C'est le cas de Sofiane Dani qui a réussi avec son avocat à fermer deux comptes bancaires de la chaîne KBC. De son côté, Lakhdar Boukhers a déplacé un huissier pour constater le refus de la direction de le recevoir. Une situation qui a totalement mis en colère certains actionnaires dans le groupe El Khabar, qui ont sévèrement critiqué la gestion d'un actionnaire et responsable de KBC. On lui reproche notamment l'achat de programmes étrangers comme la Star Academy arabe, alors que des dettes locales n'ont pas été épurées. Les critiques se sont accentuées surtout lorsque la chaîne du groupe El Khabar n'a pas rempli le cahier des charges qui était tracé par les associés du groupe lors du lancement de la chaîne, qui était de devenir leader en matière d'émissions politiques et d'information. Se positionnant comme une chaîne généraliste. KBC n'a pas réussi à imposer sa marque de fabrique, notamment en matière de qualité de production. Si certaines productions ont rempli leur mission comme, c'est le cas de Jornane Gosto ou encore Allo Oui d'autres programmes, notamment dans le service d'information et du grand reportage n'ont pas réussi à concurrencer ou même à égaler les deux chaînes phares du paysage audiovisuel algérien privé: Ennahar Tv et Echourouk Tv. Selon les derniers sondages, KBC a même été dépassée par des chaînes comme Samira TV et El Haddaf TV. Le succès imposé par le quotidien El Khabar, connu pour sa crédibilité dans le traitement de l'information et sa position dans le monde médiatique arabe a pesé de tout son poids sur la chaîne qui n'a pas réussi sa mission et qui se retrouve aujourd'hui menacée par le manque de publicité. Pour certains actionnaires du groupe El Khabar, si on avait à choisir entre le quotidien El Khabar et la chaîne KBC, le choix est déjà fait. Le quotidien reste une valeur sûre, alors que la télévision reste menacée d'extinction dans la mesure où un acheteur vient se présenter pour régler les dettes et surtout relancer la chaîne sur de bonnes bases. [email protected]