Le ministre de l'Industrie et des Mines a sorti la grosse artillerie Abdessalem Bouchouareb démonte les accusations de Rebrab en y opposant les dispositions réglementaires en vigueur. Abdessalem Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines, a tiré à boulets rouges sur le patron de Cevital, Issad Rebrab, lors d'une conférence de presse qu'il a tenue conjointement avec son homologue tunisien hier à Alger. «J'ai cherché dans mes tiroirs et je n'ai trouvé aucune trace d'une quelconque demande d'audience de la part de Monsieur Rebrab. Je n'ai jamais été saisi officiellement. Il est vrai qu'il m'a fait savoir sa volonté de me rencontrer par le biais de quelques connaissances communes, mais je ne suis pas structuré pour agir de la sorte» a-t-il fait savoir en réaction aux déclarations du patron de Cevital qui a déclaré, dans une interview à TSA, qu'il a «introduit maintes demandes d'audience auprès de M.Bouchouareb - restées lettres mortes». Abdessalem Bouchouareb nie complètement, pour ainsi dire, avoir été saisi par Issad Rebrab. Décidément, la guerre est ouverte entre les deux hommes. Pour rappel, Issad Rebrab a vigoureusement critiqué le gouvernement qu'il accuse de bloquer les investisseurs et de ne faire que «parler» il y a à peine quelques jours. En effet, le patron de Cevital dit avoir déposé une demande d'autorisation d'importation d'une ligne de production de machines à laver neuves et ultramodernes auprès du ministère de l'Industrie, mais a affirmé que ses services n'ont obtenu aucune réponse, ce qu'il considère comme étant une volonté délibérée du gouvernement de bloquer ses projets. Néanmoins, même sur ce point, Abdessalem Bouchouareb n'a pas été tendre avec lui. Bien au contraire, il lui a énergiquement tiré dessus, formulant des accusation gravissimes à son égard, allant jusqu'au «transfert illicite de devises». «Quand Cevital a racheté Brandt, les Français ont exigé de lui de changer les vieux équipements par des équipements neufs. Maintenant, il veut introduire ces vieux équipements en Algérie, ce qui renseigne bien sur l'idée qu'il se fait des Algériens... Il offre des équipements neufs aux Français et ramène de vieux équipements au peuple algérien», a-t-il fulminé avant d'ajouter: «Les vieux équipements qu'il veut introduire en Algérie lui appartiennent, mais il veut faire un transfert pour les introduire en Algérie, chose qui est interdite par la loi. De plus, il veut faire un transfert de 5.7 millions d'euros alors que les équipements en question ne coûtent que la moitié, à savoir 2.4 millions. Je voulais dire ça au peuple algérien pour qu'il sache comment se comporte cette entreprise et cet homme d'affaires qui, encore une fois, n'a jamais sollicité une audience officielle à mon département.» Ce faisant, il a également promis de donner des explications solennelles au patron de Cevital. «Encore une fois, je pensais qu'il(Rebrab) avait compris. Je ferai l'explication avec vous aujourd'hui et je le ferai dans les prochains jours de manière encore plus profonde.» Par ailleurs, Abdessalem Bouchouareb à révélé, toujours au sujet d'Issad Rebrab, «que le 10 juin passé, son représentant est passé au ministère, il a été reçu et toutes les explications lui ont été données. Donc, je ne vois pas et je ne comprends pas comment on parle aujourd'hui, fin septembre, d'un problème qu'on a élagué au mois de juin». Au cours de sa conférence, le ministre de l'Industrie, se présentant comme ministre d'une République qui fonctionne selon des lois que tout le monde est tenu de respecter, a précisé qu'il ne s'est jamais «opposé à qui que ce soit, ni à un opérateur économique, surtout quand il est national». «Ma porte est toujours ouverte,» a-t-il insisté.