Ségolène Royal a été reçue par les hautes autorités du pays Mme Royal n'a pas manqué de souligner que son pays avait besoin de l'Algérie pour assurer la réussite de la conférence de Paris sur les changements climatiques. Porteuse d'un message manuscrit au président de la République de la part de François Hollande, la ministre française de l'Environnement a clos, avant-hier dans la soirée, une visite de deux jours en Algérie, essentiellement centrée sur la Conférence de Paris sur les changements climatiques (COP 21) qui aura lieu en décembre prochain. Mme Royal qui a été reçue par son homologue, Abdelouahab Nouri, d'autres membres du gouvernement et le Premier ministre, a eu un entretien en tête-à-tête avec le président de la République qui a duré plus d'une demi-heure, avant d'être élargi aux délégations des deux pays. Il faut dire que Ségolène Royal qui, à quatre pour cent près, allait décrocher la présidence de la France, est l'une des personnalités politiques les plus populaires dans son pays et qui n'a aucun «fil à la pâte» concernant ses rapports à l'Algérie et à la société algérienne. D'ailleurs? beaucoup d'observateurs estiment que 2007 aurait pu être le tournant des relations algéro-françaises si elle avait réussi son élection présidentielle face à Sarkozy. Il faut dire, à ce propos, que le seul mandat de Sarkozy a réduit les relations entre les deux pays à leur plus simple expression. C'est donc «une grande amie» de l'Algérie, pourrait-on dire, qui a discuté avec le chef de l'Etat. En fait, Ségolène Royal qui passe pour être le N.3 du gouvernement est un peu plus que cela pour l'Algérie qui, faut-il le rappeler, a pris une part active à la préparation de la COP 21. Il y a certes l'intérêt immédiat pour le pays qui ambitionne de réussir sa transition énergétique, mais dans la démarche de l'Algérie, l'on sent bien une réelle volonté de contribuer à la réussite de la conférence de Paris et contribuer, par la même, au succès de la France dans un domaine très sensible. Aussi, Mme Royal n'a pas manqué de souligner que son pays avait besoin de l'Algérie pour assurer sa réussite. Pas moins de 195 pays sont attendus à la COP 21. tout ce beau monde aura la tâche de négocier un accord mondial devant aboutir au ralentissement du réchauffement climatique. L'ONU sera garante de cet accord, très difficile à obtenir, eu égard aux intérêts divergents des plus gros pollueurs de la planète que sont les USA et la Chine. Pour ce qui la concerne, l'Algérie plaidera, défendra le principe d'un accord «juste et équilibré». Mais plus que cela, l'engagement sérieux de l'Algérie est un facteur plus qu'encourageant pour la France qui a pris un pari très compliqué. «Mon déplacement en Algérie était fructueux car j'ai échangé avec les responsables algériens sur la question de la Méditerranée», l'une des régions les plus exposées aux changements climatiques. Pour preuve, les inondations qui ont fait 16 victimes dans le sud de la France. Un drame qui vient rappeler l'urgence d'une prise de conscience sur un sujet aussi essentiel. Notons, au passage, que l'Algérie est l'une des premières nations à avoir bouclé son dossier en septembre et formellement identifié sa politique énergétique future. Avant-hier, à l'aéroport Houari-Boumediene, la ministre française a dit apprécier cet effort et souligné l'importance de ce qui reste à faire. «C'est très important que la France et l'Algérie renforcent leur partenariat, notamment dans les domaines de l'énergie renouvelable, l'économie circulaire (la transformation des déchets en matière première) et les sujets liés à la biodiversité», a-t-elle indiqué. Autant de thèmes développés par le gouvernement algérien dans sa politique énergétique future et qui devrait amener une augmentation de la part des énergies renouvelables dans la production de l'électricité à hauteur de 27% à l'horizon 2030. Un objectif «ambitieux», selon Mme Royal, qui constate l'existence de plusieurs chantiers dans le cadre de la transition énergétique.