Le ton est ferme! La sortie médiatique de l'ancien chef de l'ex-AIS Madani Mezrag et le prétendu mandat d'arrêt contre l'homme d'affaires Issad Rebrab ont fait réagir vigoureusement le ministre de la Communication. Il y a deux manières de communiquer. Celle du roseau qui consiste à courber l'échine le temps que la brusque tempête passe, puis se redresser, c'est la méthode défensive. L'autre, celle offensive consiste à retrousser les manches et descendre sur le ring pour tordre le coup aux ambiguïtés. C'est cette dernière qu'a choisi le ministre de la Communication qui est descendu hier au Forum... d'El Moudjahid. Hamid Grine a en effet gagné l'aréne pour éclairer l'opinion publique sur les derniers événements qui ont fait la une de l'actualité nationale, à savoir la sortie médiatique de l'ancien-chef de l'AIS Madani Mezrag et le prétendu mandat d'arrêt contre l'homme d'affaires Issad Rebrab. Et Hamid Grine ne va pas par quatre chemins pour remettre les choses à leur place! D'abord, il annonce qu'une plainte va être déposée contre la chaîne «non accréditée», El Watan TV, pour avoir diffusé des propos d'un invité qui a porté atteinte aux symboles de l'Etat et de la République.«L'invité de la chaîne El Watan TV a porté atteinte aux symboles de l'Etat et de la République et, par conséquent, nous avons décidé de porter l'affaire devant la justice», a indiqué avec colère M.Grine non sans préciser que cette chaîne de télé travaille de façon «illicite» en Algérie n'étant pas accréditée.«C'est une chaîne qui travaille de manière informelle et illicite, et je pèse mes mots», a-t-il dit. «Elle n'a pas de bureau accrédité ici. Elle est donc illégale, elle exerce de manière informelle, la loi ne la reconnaît pas, je ne la reconnaîs pas», a-t-il souligné avant de refuser de répondre à des journalistes de cette chaîne expliquant qu'il ne les reconnaît pas comme médias car ils ne sont pas conformes à la loi. Le ministre de la Communication qui s'insurge contre tout ce qui est «excessif, insultant et néfaste pour la presse» rappelle que le support de diffusion est aussi important que l'émetteur. C'est ce qui a motivé, en plus de son illégalité, le dépôt de plainte. M.Grine a aussi tenu à éclaircir l'opinion du pourquoi de cette plainte qui vise la chaîne de télévision et non la personne qui a tenu les propos dangereux. «Ma compétence c'est les médias. Un média a fauté, c'est le ministère de la Communication qui prend ses responsabilités pour éviter que ce genre de dérapages ne se répètent. Pour ce qui est de Madani Mezrag, ce n'est pas de mon rôle ni de ma responsabilité de le faire, il y a d'autres départements pour cela...», explique-t-il très clairement. Après avoir asséné ses vérités sur le cas d'El Watan TV, Hamid Grine s'est montré tout aussi fulgurant concernant la réponse du gouvernement à l'homme d'affaires Issad Rebrab qui l'accuse d'avoir lancé un mandat d'arrêt contre lui. Le ministre de la Communication a démenti de manière formelle cette information invitant Rebrab à venir en Algérie afin d'y présenter les «preuves» de ses assertions. «A ma connaissance, il n'existe aucune plainte et je prends pour acquis qu'il n'y a aucun mandat d'arrêt contre l'homme d'affaires Issad Rebrab. Je le tiens des plus hautes autorités du pays», a insisté le ministre assurant que le membre du gouvernement qui s'est exprimé mardi pour apporter un «démenti officiel» a eu «l'aval» du Premier ministre, Abdelmalek Sellal pour ce faire. «Par volonté de calmer le jeu, le gouvernement ne s'était pas exprimé auparavant mais hier (mardi), il a réagi à cette affaire avec efficacité et promptitude», a poursuivi M.Grine. Estimant que l'industriel algérien ne devait pas continuer à s'exprimer «depuis l'étranger sur cette polémique», le ministre a invité l'intéressé à se présenter en Algérie afin d'apporter les «preuves» de ses accusations. «S'il a des preuves qu'il vienne ici les montrer. C'est ici qu'il a fait sa fortune», a-t-il insisté. M.Grine, qui avait annoncé la décision de poursuivre en justice la chaîne de télévision El-Watan suite à la diffusion de déclarations de Madani Mezrag, a refusé de faire le parallèle entre les deux personnes. «Je ne vais pas comparer Rebrab, qui est un homme d'affaires et un investisseur, un républicain et un démocrate à (Madani Mezrag)», a répliqué le ministre sans citer ce dernier de nom pour montrer sa colère contre ce sinistre personnage. Il a précisé, néanmoins, que s'il y a délit, M.Rebrab répondra de cela devant la justice. Dans une interview accordée mardi à un site électronique, Issad Rebrab avait affirmé faire l'objet d'un mandat d'arrêt visant à «le faire taire», selon ses dires, et ce dans le sillage de la polémique qui l'oppose, depuis quelques jours, au ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb. Rebrab est accusé par le ministre d'avoir voulu importer des équipements vétustes pour l'une de ses usines implantées en Algérie, chose que l'industriel nie catégoriquement. Bouchouareb avait démenti récemment tout «blocage» exercé sur les investissements du groupe Cevital d'Issad Rebrab, arguant que l'importation d'équipements vétustes est «interdite» par la loi. La polémique aura par la suite enflé allant jusqu'à l'accusation de l'émission d'un mandat d'arrêt. Jusqu'à ce que Hamid Grine descende dans le ring pour mettre les points sur les «I»...C'est ça la vraie communication! Grine désarçonne Rebrab Le ministre de la Communication a désarçonné l'industriel Issad Rebrab. La réaction fulgurante de Hamid Grine affirmant qu'il n'y a aucun mandat d'arrêt contre M.Rebrab, a fait perdre son latin à ce dernier qui, depuis hier, dit une chose et son contraire. Ainsi, entre sa confession que «la peur doit changer de camp», et son affirmation d'hier selon laquelle il n'a pas de problèmes tout en cherchant des garanties auprès des hautes autorités du pays, on a du mal à situer ce que cherche M.Rebrab. Un statut de victime peut-être...