C'est à partir de 17h qu'aura lieu la cérémonie d'ouverture officielle de la 14e édition du Festival culturel national annuel du film amazigh. La première escale de cette fête du film d'expression amazighe est programmée au niveau de la grande salle de spectacle du théâtre régional Kateb-Yacine, sise au chef-lieu de wilaya. On s'attend à une cérémonie grandiose où la présence d'importantes personnalités du cinéma algérien et d'hommes de culture annoncé par M. Farid Mahiout, commissaire de ce festival et qui succède ainsi à El Hachemi Assad, qui dirige depuis quelque temps le Haut Commissariat à l'amazighité (HCA). Pour cette nouvelle édition, on annonce pas moins de 23 productions audiovisuelles, tous genres confondus, qui postuleront pour l'obtention du Prix de l'Olivier d'or. Il s'agit bien entendu aussi bien de longs métrages que de films-documentaires mais tous réalisés en langue amazighe. Les organisateurs ont en outre choisi de placer cette 14e édition sous le thème de l'Histoire et terroir, un passé pour l'avenir. Quant à la répartition des films qui postulent au concours de l'Olivier d'or, on apprend que sur les 23 productions, six sont des longs métrages, 10 courts métrages, quatre documentaires et trois films d'animation. Par ailleurs, cette première journée sera marquée par l'ouverture d'une exposition sur les 50 ans du cinéma algérien, réalisée par l'association Lumière. En parallèle, les organisateurs annoncent la projection d'un documentaire autour du thème de la journée du 17 Octobre 1961 ainsi que du film sur Fadhma N'soumer réalisé par Belkacem Hadjadj. Une partie des films en compétition seront également présentés aujourd'hui, apprend-on auprès des organisateurs. La quatorzième édition du film amazigh verra aussi l'organisation de nombreuses autres activités qui ont un lien direct ou indirect avec le cinéma et la promotion de la langue amazighe. C'est le cas d'une journée d'étude sur le cinéma amazigh qui se tiendra demain dimanche. Cette journée d'étude permettra aux spécialistes qui l'animeront de porter un regard lucide sur le bilan, mais aussi les perspectives concernant le cinéma d'expression amazighe à l'ère des technologies de l'information et de la communication. La journée d'étude sera animée par Yacine Si Ahmed, Tahar Boukella, Abdelkrim Tazarout et Liès Semiane. Dans le même sillage, une deuxième journée d'étude est au menu et elle portera cette fois-ci sur les conditions de relance du cinéma algérien, toutes langues confondues. Le festival sera aussi l'occasion de projeter les plus grands films que l'Algérie a produits depuis l'indépendance à ce jour. C'est le cas de Hacène Terro, Arezki l'indigène, La bataille d'Alger, La Colline oubliée, Krim Belkacem, Tahia ya Didou... Depuis son lancement il y a une quinzaine d'années, le festival du film amazigh demeure l'unique carrefour et espace pour le cinéma de langue berbère en Algérie. En dépit de la pauvreté criarde de la production cinématographique, les organisateurs ont réussi à chaque fois le défi de le maintenir et souvent de l'organiser dans des conditions difficiles. En effet, quand elle existe, la production en langue amazighe a toujours buté sur le problème de la qualité et du niveau des productions qui reste en deçà des normes requises en la matière. Les productions cinématographiques professionnelles en langue amazighe sont rarissimes. Et la majorité des films, des courts métrages et autres documentaires qui se bousculent au portillon de l'Olivier d'or sont des cas de produits de réalisateurs amateurs. Une réalité peu reluisante qui a souvent mis dans la gêne des membres des différents jurys du festival en question quand il s'est agi de choisir en toute objectivité qui sera le lauréat du Prix du festival. Lors de l'édition d'Azeffoun par exemple, le Prix de l'Olivier d'or n'a tout simplement pas été attribué à cause de l'absence d'une production de qualité. Le jury lors de l'édition en question a été présidé par le réalisateur Mohamed Iftissen. Lors de la treizième édition du même festival qui s'est tenue au chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou, le Prix de l'olivier d'or a été attribué paradoxalement à un film... muet alors que l'un des objectifs prinicipaux dudit festival est la promotion de la langue amazighe. Ce constat ne diminue en rien le mérite des organisateurs de ce festival depuis sa création, à leur tête El Hachemi Assad, qui grâce à sa volonté et à son dynamisme a réussi à faire de cette rencontre un événement culturel régulier et important. Quant à l'absence de production en tamazight, les raisons sont sans doute à chercher ailleurs.