«Ce qui se passe à l'Assemblée n'est pas normal» Alors qu'elle doit examiner plusieurs projets avant la fin de l'année, l'Assemblée populaire nationale n'a même pas encore installé son bureau. Plusieurs projets sont en stand-by. La chambre basse du Parlement est très en retard dans l'entame de ses travaux. Depuis plus d'un mois, aucun projet de loi n'a été programmé. Alors qu'elle doit examiner plusieurs projets avant la fin de l'année en cours, l'Assemblée populaire nationale n'a même pas encore installé son bureau et ses commissions pour relancer ses travaux. Le projet de loi de finances 2016, le projet de règlement budgétaire de l'année 2013, le rapport de la Banque d'Algérie sont autant de dossiers importants qui doivent être fouinés soigneusement. «Nous sommes très en retard dans l'examen des projets de lois. Alors que le temps presse, nous n'avons pas encore dispatché les tâches aux députés», déplore le député du MSP, Naâmane Laouer, qui ne comprend pas les raisons de ce blocage. Contacté par nos soins, cet élu impute la responsabilité directement à la majorité et au président de l'assemblée. «Ce n'est pas normal ce qui se passe et l'assemblée ne donne aucune précision pour justifier ce retard», a-t-il dit. L'installation du bureau de l'APN était prévue pour demain, mais elle a été reportée. «Le renouvellement des structures devait se faire en juillet dernier pour permettre aux députés d'entamer les travaux dès l'ouverture de la session parlementaire d'automne», a rappelé notre interlocuteur avant d'ajouter «nous sommes à la fin octobre et nous ne savons pas encore quand nous allons commencer nos travaux». Selon lui, les députés n'auront pas suffisamment de temps pour examiner profondément le projet de loi de finances 2016. «Nous avons un délai précis pour l'approbation du projet en question», a-t-il soutenu. Effectivement, le projet doit passer par le Sénat avant qu'il ne soit remis au gouvernement en début décembre. Ainsi, les élus du peuple n'auront que deux semaines pour entériner ce projet. Ces derniers ne pourront pas consulter un grand nombre d'experts. «Alors qu'il s'agit d'un projet important qui nécessite d'être soumis à la loupe, vu la conjoncture économique actuelle, on sera appelé à le bâcler pour faute de temps», affirme-t-il tout en expliquant qu'un examen approfondi du texte prendra au minimum un mois. Pour ce député, même si le projet de loi de finances 2016 n'était pas encore prêt, le bureau de l'APN aurait dû commencer par l'examen du projet de la loi budgétaire 2013 ou le rapport de la Banque d'Algérie. «Ce sont des projets relativement liés qui nous permettent de mieux cerner la situation actuelle», a-t-il soutenu. Après un long repos, les députés seront appelés à mettre les bouchées doubles pour expédier les projets en question. Il y a lieu de rappeler que depuis l'ouverture de la session parlementaire le 2 septembre dernier, les députés n'ont pas été très sollicités. Deux séances plénières ont été tenues pour expédier plusieurs projets de loi. Il s'agit entre autres du projet portant sur la recherche scientifique, l'ordonnance portant sur la loi de finances complémentaire 2015 et l'ordonnance portant sur le Code de procédures pénales ainsi que le projet portant sur le Code du commerce.