Israël veut judaïser sournoisement El Aqsa Les attaques auxquelles se livrent des jeunes, et parfois des enfants âgés tout juste de treize ans, ne sont que l'expression d'un désespoir qui se situe au-delà de toute formule politique et qui reflète, de manière tragique, l'impuissance de la communauté arabe. Dialogue de sourds entre le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Au premier qui, lors d'une visite surprise destinée à un rapport qui sera soumis au Conseil de sécurité, demandait de mettre un terme à «l'usage excessif de la force», Netanyahu répliquait vertement que l'armée sioniste était dans son droit de riposter par tous les moyens, faisant abstraction des exactions et des provocations continues auxquelles se livre Israël afin de judaïser les territoires occupés et de rendre irrémédiable leur annexion illégale. Si Ban Ki-moon a fait amende honorable aussitôt face à Netanyahu, il n'a pas hésité par contre, et avant même de rencontrer Mahmoud Abbas, à «exiger la fin urgente des violences», preuve que l'organisation onusienne n'a toujours pas cerné, du moins en apparence, la problématique de la colonisation en Palestine où l'Etat hébreu fait absolument ce qu'il veut, quand il veut. C'est d'ailleurs cette arrogance et ce refus forcené de prendre en compte l'opprobre de la communauté internationale qui déclenche, de manière cyclique, les réactions désespérées des enfants de Palestine, eux qui subissent en première ligne les affres d'une oppression et d'une répression dont les rares images sont aussitôt déformées et galvaudées par une machine de la communication taillable et corvéable à merci. Exemple édifiant, un projet de résolution sur la Palestine présenté à l'Unesco par un groupe de pays arabes a été expurgé d'une revendication sur le Mur des Lamentations, à El Qods, dans sa version finale soumise hier au vote du Conseil exécutif de l'agence onusienne. Le document édulcore toute référence à la «place Al Buraq», en contrebas du lieu saint de l'esplanade des Mosquées. Selon une source diplomatique, cette nouvelle mouture est l'ultime version du texte, sur lequel les 58 pays membres du Conseil exécutif de l'Unesco devaient se prononcer. La rédaction initiale du «projet de décision» du Conseil, déposé par l'Algérie, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Maroc et la Tunisie, avait suscité la colère d'Israël et l'inquiétude de la directrice générale de l'Unesco. Or, depuis plusieurs années, ces lieux saints connaissent un grave préjudice avec la colonisation agressive d'Israël qui tente insidieusement de transformer le caractère musulman d'El Qods et même de l'esplanade des Mosquées, tout en jurant la main sur le coeur que «telle n'est pas l'intention»... Les agences occidentales expliquent que la querelle des Lieux saints de l'islam et du judaïsme à El Qods a été la cause directe de «certains des épisodes les plus violents du conflit israélo-palestinien depuis un siècle», feignant d'oublier que la création même de l'Etat sioniste résulte d'une des plus grandes injustices du XXème siècle. Et c'est une ineptie flagrante que d'affirmer que l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam, est un facteur primordial du regain actuel de violences entre Palestiniens et Israéliens. Les attaques auxquelles se livrent des jeunes, et parfois des enfants âgés tout juste de treize ans, ne sont que l'expression d'un désespoir qui se situe au-delà de toute formule politique et qui reflète, de manière tragique, l'impuissance de la communauté arabe et musulmane face à une topographie idéale pour une agression caractérisée. Il ne se passe plus un seul jour sans que ces jeunes Palestiniens ne se fassent tuer par une soldatesque consciente de sa supériorité en armes et en matériels, munis de leur seul couteau et de leur détermination à sacrifier leur vie pour que vive la Palestine. L'usage excessif de la force «peut susciter des frustrations et inquiétudes qui augmenteraient les violences», a dit Ban Ki-moon. «Le seul moyen de mettre fin à ce conflit est au travers de négociations qui produiront des résultats concrets», a-t-il ajouté. De ces résultats «concrets», parlons-en. Des décennies se sont écoulées et ni les accords d'Oslo, ni ceux de Camp David n'ont apporté quoi que ce soit aux Palestiniens dont la jeunesse exaspérée par l'occupation et la colonisation, désabusée par ses propres dirigeants, ne craint plus les exactions de Netanyahu qui a accéléré les destructions des maisons d'auteurs d'attentats pour justifier et accroître sa politique de colonisation des territoires.