S'il avait donné son feu vert aux négociations nucléaires, le guide suprême, qui a la haute main sur tous les grands dossiers du pays, n'avait jamais dit qu'il approuvait l'application de l'accord. Le guide suprême d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, a pour la première fois donné hier son feu vert à l'accord nucléaire avec les grandes puissances malgré des «ambiguïtés» et des «faiblesses structurelles», a-t-il indiqué dans une lettre au président Hassan Rohani. «Le résultat des négociations» ayant abouti à l'accord nucléaire du 14 juillet «a de nombreuses ambiguïtés et des faiblesses structurelles», écrit le guide, qui «approuve» néanmoins la décision du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN) d'appliquer l'accord, selon les médias iraniens. D'après M.Khamenei, «ces ambiguïtés» et la possibilité de «violation» de l'accord par les grandes puissances, «en particulier les Etats-Unis», rendent nécessaire la création d' «une commission forte et vigilante pour surveiller le travail et l'application des engagements de l'autre partie». «La composition de cette équipe et ses devoirs seront définies par le CSSN», écrit-il. Il estime que «dans les huit années» à venir au cours desquelles l'Iran doit limiter son programme nucléaire, «toute nouvelle sanction, sous n'importe quel prétexte», notamment le terrorisme ou les droits de l'Homme, qui serait prise «par n'importe quel pays engagé dans les négociations sera une violation» de l'accord «et le gouvernement sera obligé d'arrêter» son application selon la loi votée par le Parlement. L'ayatollah Khamenei a de nouveau affirmé que les Etats-Unis vont poursuivre leur politique d «hostilité» à l'encontre de Téhéran. «Dans l'affaire nucléaire et dans les autres dossiers, le gouvernement américain n'a eu face à l'Iran une autre attitude que de l'hostilité et il est improbable qu'il change d'attitude à l'avenir», a écrit M.Khamenei. Le numéro un iranien a révélé que le président américain Barack Obama lui avait écrit deux lettres pour notamment affirmer que les Etats-Unis ne cherchaient pas à «renverser» le régime de la République islamique. Mais, ces déclarations ont été «démenties» par le soutien du gouvernement américain «aux complots intérieurs, l'aide financière aux opposants et les menaces claires d'attaques militaires», a-t-il dit.