Messi recevra-t-il son premier trophée avec l'Argentine aux Etats-Unis? Menacée par le retentissant scandale de la FIFA, la Copa America 2016 aura bien lieu aux Etats-Unis en juin prochain, a annoncé vendredi la Fédération américaine qui a pris son temps et, espère-t-elle, toutes les garanties. Le tournoi du Centenaire, avec les stars Lionel Messi, Neymar et Falcao devant un public américain qui est en train de s'amouracher petit à petit du «soccer», est sauvé. Il aura lieu du 3 au 26 juin 2016 dans des villes encore à déterminer, a précisé US Soccer qui a fixé la capacité minimum des stades candidats à... 5000 places. Sur le papier, cette édition exceptionnelle, programmée un an seulement après la Copa America 2015 organisée et remportée par le Chili, avait de l'allure lorsque ses promoteurs ont dévoilé le projet en 2014. Pour célébrer le 100e anniversaire de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol) et de la Copa America, les dix équipes habituelles de la Conmebol, dont le Brésil, l'Argentine et l'Uruguay, invitaient six formations issues de la CONCACAF (Confédération d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes), dont les puissants Etats-Unis et Mexique à les rejoindre pour trois semaines de show dans les somptueux stades américains. Jeffrey Webb arrêté Mais en mai dernier a éclaté le scandale de la FIFA qui a éclaboussé la CONCACAF et la CONMEBOL sur fond de corruption, détournement de fonds et paiement de commissions pour l'attribution de marchés. La CONCACAF a ainsi vu son président Jeffrey Webb, suspendu depuis, être arrêté en Suisse à la demande de la justice américaine. L'ancien vice-président de la FIFA faisait partie des sept hauts dirigeants, parmi lesquels figure l'Uruguayen Eugenio Figueredo, ex-numéro deux la CONMEBOL, suspectés dans une affaire de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions sur une période de 24 ans. La Fédération américaine a dans un premier temps semblé vouloir se débarrasser de l'encombrant cadeau que représentait soudain cette Copa America 2016. D'autant que les droits commerciaux et médias de l'épreuve avaient été concédés en 2014 à la société Datisa, dont les deux dirigeants, Mariano et Hugo Jinkis, sont aussi dans le viseur de la justice américaine. Les rumeurs évoquaient une délocalisation de l'épreuve au Mexique, en Argentine ou en Uruguay, voire son annulation pure et simple. La Fédération américaine s'attachait en fait à balayer tout risque de nouveau scandale. Comité exécutif Cela passait notamment par la rupture du contrat avec Datisa et la reprise des droits médiaux et commerciaux, annoncés mercredi. Ultime mesure pour tourner la page des années pré-scandale FIFA: la création, annoncée vendredi, d'un comité exécutif chargé de l'organisation du tournoi, formé de représentants d'US Soccer, de la CONCACAF et de la CONMEBOL. Il aura pour tâche «d'assurer la plus grands transparence dans la structure qui organisera l'épreuve et dans le déroulement du tournoi». «Ce comité où la CONMEBOL aura comme la CONCACAF deux représentants et US Soccer un représentant, supervisera les décisions politiques pour le tournoi et facilitera la transparence financière en matière de fonds collectés pour la diffusion TV/radio et les partenariats», a détaillé US Soccer. La CONMEBOL et la CONCACAF ont salué dans un communiqué commun la tenue de cette épreuve, la présentant comme «un tournoi historique pour le football». «La meilleure gouvernance apportera une transparence accrue à l'événement», ont- elles insisté à leur tour. Il reste huit mois aux Etats-Unis pour organiser l'événement: US Soccer a déjà indiqué qu'elle allait dévoiler certaines des villes-hôtes «dans les prochains jours». Presque une formalité après avoir dû gérer les répercussions de la plus grave crise de l'histoire du football.