Face à une situation totalement dégradée, les collectivités locales tournent le dos à des lois pourtant performantes et efficaces. La situation environnementale dans la wilaya de Tizi Ouzou est chaotique. Des projets de CET demeurent encore en souffrance alors que le cadre de vie se détériore de jour en jour. Les routes et les places publiques sont jonchées de détritus de nature diverse. Pourtant, un arsenal juridique très performant existe mais reste inexploité par les collectivités locales. En effet, depuis 2001, l'Etat a mis à la disposition des collectivités locales des textes de loi à même de leur permettre de juguler le problème des rejets ménagers et industriels, en nette progression. De nombreuses taxes sur les activités polluantes ou dangereuses pour l'environnement font bénéficier aux communes et aux wilayas des enveloppes financières non négligeables quand elles sont rigoureusement appliquées. En fait, les Tapde ou taxes sur les activités polluantes ou dangereuses pour l'environnement sont classées en deux catégories. Les premières sont soumises à une déclaration préalable du président de l'APC territorialement compétent alors que les autres nécessitent une autorisation préalable, soit du ministre chargé de l'environnement, soit du wali, soit du président de l'APC territorialement compétent. Le montant de cette dernière est versé au Fonds national pour l'environnement et la dépollution (Fedep). Mais parmi toutes ces taxes, c'est la Teom ou taxe d'enlèvement des ordures ménagères qui retient le plus l'attention des citoyens qui se demandent désormais si les assemblées populaires communales profitent de cette taxe. Celle-ci est sensée améliorer directement la qualité des services de la voirie au niveau des villages et des localités. Appelée également taxe d'assainissement, seules 43 communes en bénéficient en effectuant des délibérations à ce sujet. Aujourd'hui, d'aucuns s'interrogent si cet arsenal juridique sert à quelque chose en voyant des projets de centres d'enfouissement technique bloqués à cause d'oppositions d'une minorité de citoyens. Des mégas CET dorment à Boubhir, à Mizrana et à Aghribs alors que la wilaya de Tizi Ouzou croule sous les ordures. Face à cette situation, les représentants des pouvoirs publics avec à leur tête le wali et le président de l'APW, ont mis les bouchées doubles pour résoudre le problème. Des efforts colossaux sont fournis depuis plusieurs années. Mais, au bout du chemin, c'est l'échec. L'aveu est du président de l'assemblée populaire de wilaya qui reconnaissait l'échec, lors de son intervention à la cérémonie de remise du Prix du village le plus propre. De leur côté, les populations qui s'opposent expliquent leur position tout en appelant les pouvoirs publics à dialoguer avec eux pour trouver des solutions consensuelles aux blocages. Où se trouve donc le problème?