Mauro Lecker Vieira reçu par le président Bouteflika Le sujet de la réforme du Conseil de sécurité a été abordé. Présent à Alger, depuis hier, le ministre brésilien des Affaires étrangères, Mauro Lecker Vieira, a coprésidé avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, la première réunion algéro-brésilienne de dialogue stratégique. Pour importante qu'elle puisse être, cette rencontre arrive avec un grand retard, au vu des rapports privilégiés qu'entretiennent les deux pays depuis assez longtemps. D'autant que le Brésil, puissance économique émergente et doté d'une expertise dans de nombreux domaines était le candidat idéal pour un véritable partenariat Sud-Sud que l'Algérie appelle de ses voeux depuis plusieurs années. Cette première rencontre qui vient concrétiser l'accord du dialogue stratégique algéro-brésilien, signé en 2012, intervient dans une conjoncture où l'Algérie a réellement besoin de multiplier ses «expériences» partenariales pour réussir le processus de diversification de son économie, engagé en 2008, mais qui connaît une accélération «obligatoire» en raison de la baisse des prix du pétrole. Sur ce chapitre, le Brésil qui a réussi sa mutation économique a beaucoup à donner à l'Algérie. Pour ce faire, les deux minis-tres ont, lors de cette première réunion, installé des mécanismes, à même de donner toutes ses chances à une intensification effective du dialogue stratégique. M.Lamamra a fait cette déclaration dans un point de presse conjoint avec son homologue brésilien. L'on apprendra que les deux parties entendent passer à la vitesse supérieure dans le dialogue qui «sera accéléré dans l'avenir», a noté Ramtane Lamamra, non sans rappeler les liens historiques qui lient les deux pays. «Après l'indépendance de l'Algérie, de nombreux démocrates brésiliens avaient trouvé, naturellement, asile en Algérie», a indiqué le ministre des Affaires étrangères. De son côté, Mauro Lecker Vieira confirme le propos de Lamamra et affirme que «les relations entre l'Algérie et le Brésil sont excellentes. Nous avons une communication très étroite et de très haut niveau». Après avoir abordé des sujets à consonance régionale et internationale, tout en relevant le rôle central de l'Algérie et la convergence de vues sur de nombreuses questions, le ministre brésilien des Affaires étrangères a fait une annonce particulièrement intéressante pour la communauté d'affaires algérienne. L'on apprend donc qu'une mission commerciale brésilienne importante se rendra en Algérie, fin novembre, pour exploiter les possibilités d'investissement dans différents domaines. Le propos ne semble pas très insistant et l'on estime dans les sphères décisionnelles nationales que ce genre de missions «exploratoires» ne débouchent pas toutes sur un partenariat fructueux, sauf que les hommes d'affaires brésiliens sont tout de même connus pour leur caractère fonceur, pour peu qu'ils trouvent des interlocuteurs en Algérie. L'apport du Brésil dans les techniques d'engraissement de veaux, dans la mécanique et les énergies renouvelables est exceptionnellement important. Il convient de souligner enfin, qu'outre toutes ces questions abordées par les deux chefs des diplomaties, algérienne et brésilienne, le sujet de la réforme du Conseil de sécurité a été abordé. Ainsi, estime M.Vieira, à l'occasion du 70ème anniversaire de l'ONU, «il est nécessaire de continuer à discuter pour avancer dans ce projet de réforme pour qu'il soit plus dynamique, plus transparent et aussi représentatif du monde moderne». L'ambition du Brésil ou du moins des pays du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), n'est plus à démontrer, d'autant que ces puissances émergentes commencent à faire la décision au plan économique. Et lorsque le ministre brésilien affirme que l'Algérie est un partenaire «important» pour tous les pays du Brics, l'on devine tout l'intérêt de l'Algérie de se tourner vers ces pays pour gagner en expérience et en expertise économique internationales. On aura compris qu'après la Chine qui a montré récemment sa grande disponibilité à contribuer au financement des projets structurants en Algérie, et la confirmation du Brésil, une intéressante fenêtre s'ouvre pour l'économie nationale. Vieira reçu par Bouteflika Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu hier à Alger le ministre des Affaires extérieures du Brésil, Mauro Lecker Vieira. «J'ai eu aujourd'hui l'occasion de transmettre au président Bouteflika les sentiments d'amitié et de fraternité du peuple et du gouvernement brésiliens et spécialement de la présidente Dilma Roussef, tout en le remerciant de l'invitation qu'il lui a transmise pour effectuer une visite en Algérie en 2016», a indiqué M.Vieira dans une déclaration à la presse au sortir de l'audience que lui a accordée le chef de l'Etat. M.Vieira a également exprimé ses «remerciements» à l'Algérie «qui avait réservé un très bon accueil à plusieurs Brésiliens ayant cherché en Algérie abri et protection durant les années difficiles de la vie politique du Brésil», soulignant que «cela constitue la base de la grande amitié qui unit les deux pays».