Les Turcs retournent dimanche aux urnes pour leur deuxième scrutin législatif en moins cinq mois dans un pays en crise et sous haute tension, sur fond de violences terroristes, de reprise du conflit kurde et d'inquiétudes sur la dérive autoritaire du gouvernement. Samedi, dernier jour de la campagne électorale, le Premier ministre islamo-conservateur sortant Ahmet Davutoglu doit tenir une réunion publique à Ankara et le chef du principal parti d'opposition Kemal Kiliçdaroglu à Istanbul. Après treize ans de domination sans partage mais de plus en plus contestée sur la Turquie, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan joue gros. Même s'il est arrivé en tête en atteignant 40,6% des suffrages et 258 sièges de députés sur 550, son Parti de la justice et du développement (AKP) a perdu le 7 juin la majorité absolue qu'il détenait depuis son arrivée au pouvoir en 2002.