Sauvegarder l'héritage et le transmettre aux futures générations est un devoir de tout Algérien. «La ronéo qui a servi à dupliquer le document fondateur de la nation algérienne se trouve toujours à Ighil Imoula au lieu d'être exposée au musée du Moudjahid». A travers les villages comme dans les chefs-lieux des communes. Dans les cimetières des martyrs comme au chef-lieu de wilaya, Tizi Ouzou a vécu une journée intense pour marquer le 61ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération. Diverses activités commémoratives se sont tenues sous la houlette de la direction des moudjahidine, de l'Organisation nationale des moudjahidine, des organisations des enfants de chouhada et des moudjahidine, en partenariat avec la direction de la culture, la Maison de la culture Mouloud Mammeri et son annexe d'Azazga, Le Théâtre régional Kateb Yacine, la cinémathèque, la bibliothèque principale de la lecture publique, l'Ecole régionale des beaux arts d'Azazga en collaboration avec le Musée régional El Moudjahid et La sûreté de la wilaya. Cette date est également inscrite en hommage à l'homme qui a mis sa maison au service des rédacteurs de l'appel du 1er Novembre, Ali Zamoum, une date qui coïncide également avec la 5e édition des Journées nationales de la chanson patriotique qui se tiennent du 31 octobre au 3 novembre 2015. En fait, la commémoration de ce 61ème anniversaire en hommage à Ali Zamoum, est une occasion de rappeler que la maison natale de ce dernier, sise à Ighil Imoula dans la région des Ouadhias est le lieu où a été rédigée la déclaration du 1er Novembre. Mme Zamoum ou Nna Ouiza comme l'appellent affectueusement ceux qui la connaissent a, par le passé, demandé que les objets qui ont servi cette nuit du 31 octobre soient restitués au musée. Elle n'avait plus la force de garder ce trésor qui dort depuis un demi-siècle. Mais hélas, deux années plus tard, il semblerait que l'appel de cette grande dame n'a pas été entendu. La ronéo qui a servi à imprimer le document fondateur de la nation algérienne se trouve toujours à Ighil Imoula au lieu d'être exposée au musée du Moudjahid. C'est en fait là, un premier rappel en direction des responsables qui devraient se soucier de l'héritage de ces grands hommes et ne pas se suffire de réclamer les archives à la France. Un autre rappel est venu par ailleurs d'un autre village, situé de l'autre côté de la wilaya de Tizi Ouzou. Tikaâtine, localité située dans la commune de Boudjima, sur le versant maritime qui a érigé hier une stèle à la mémoire d'une vingtaine de villageois tués lorsque leur village a été rasé par l'aviation française. Ce village à l'instar de ses semblables qui se comptent par milliers garde encore les séquelles de ces raids qui n'ont épargné ni enfants ni vieillards. Ces localités regorgent de faits historiques qui alimenteront à jamais la mémoire collective. D'où l'importance de sauvegarder ce qui reste de cette mémoire par tous les moyens possibles. Pour le reste, le programme est réparti entre les différentes salles de la Maison de la culture de Tizi Ouzou, d'Azazga, et du Théâtre régional qui ont abrité des conférences à l'instar de celle animée par Si Hadj Mohand Abdenour, écrivain et chercheur en histoire intitulée: «La Kabylie 1954- 1962, les maquis de la 1ère heure».