La moudjahida Zohra Drif-Bitat a appelé, depuis le village d'Ighil Imoula (40 km environ au sud de Tizi-Ouzou), lieu où fut tirée la Proclamation du 1er novembre 1954, à préserver l'indépendance et l'unité nationales. «Aujourd'hui, nous lançons un appel, à partir de ce même lieu historique, pour la préservation de l'indépendance, en restant unis dans le respect de la diversité et des référents culturels», a souligné Mme Drif-Bitat, lors d'une rencontre avec la population de ce village, à l'invitation d'un comité préparatoire pour la création de la Fondation Ighil Imoula. «En optant pour ce village, situé au cœur de l'Algérie, pour annoncer le déclenchement de la Révolution, les dirigeants de la cause nationale ont délivré un message clair, celui de l'unité nationale autour de l'objectif de l'indépendance du pays», a-t-elle affirmé, avant de le qualifier de «symbole de l'unité nationale» et de «réponse cinglante aux manœuvres coloniales de division du peuple algérien». Habillée d'une tenue kabyle, la moudjahida a été accueillie dans l'enceinte de la stèle du 1er Novembre 1954, aménagée dans la maison où fut tiré le document historique, par Mme Ouiza Zamoum, veuve du moudjahid feu Ali Zamoum, et Tassadit Bouras, veuve du chahid Idir Rabah, propriétaire de la maison historique, en présence du président du comité préparatoire de la Fondation, Abdelkader Abdellaoui. Livrant son impression sur sa présence en ces lieux, l'héroïne de «la Bataille d'Alger», a déclaré : «Je ressens une profonde émotion de me retrouver en ce musée de l'histoire, où trône la ronéo ayant servi au tirage de l'appel à la libération de l'Algérie, il y a plus de 59 ans.» «En visitant ce haut lieu de la Révolution, je ne peux que m'incliner à la mémoire des auteurs de cette proclamation (de novembre 1954) qui ont pu, grâce à leur vision et à une juste analyse de la situation, dépasser l'impasse d'alors dans laquelle était confinée la cause nationale.» Pour sa part, Zamoum Ouiza s'est déclarée «honorée de faire la connaissance d'une grande dame», dont elle dit avoir connu son mari, le moudjahid feu Rabah Bitat «qui venait, dans les années 1953/54 à Ighil Imoula en compagnie du moudjahid Kaci Abdallah pour apprendre aux militants de la cause nationale la fabrication des bombes artisanales».