L'Algérie, comme partout dans le monde, a célébré, ce vendredi, la Journée mondiale des handicapés. A cet effet, une imprimerie braille informatisée modulaire estimée à 11 milliards de centimes a été offerte aux non-voyants. Cette imprimante, première du genre en Algérie, permettra l'impression d'ouvrages braille dans les domaines littéraire et scientifique en arabe et en français. Ce projet s'inscrit parmi d'autres qui sont destinés à cette catégorie de personnes et son financement est estimé à 32,6 milliards de DA, a déclaré le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, lors d'une visite effectuée, jeudi, dans plusieurs centres spécialisés de la wilaya d'Alger. Dans cette même optique, une commission technique spécialisée dans l'élaboration, la conception, l'impression et la diffusion du livre scolaire et des manuels pédagogiques en braille, a vu le jour. Pour ce qui est de l'insertion sociale des handicapés, notamment dans le monde du travail, le ministre a annoncé la réservation de 2500 postes d'emploi permanents à cette catégorie à partir de janvier 2005, et 500 postes de travail dans le cadre du préemploi ainsi que 1800 postes de travail dans le cadre des activités d'intérêt général et ce conformément à la loi de mai 2002, relative à la protection et la promotion du handicapé. Le président de la République, quant à lui, a adressé un message à l'occasion de la célébration de cette journée à travers lequel il a insisté sur l'obligation d'une prise en charge des handicapés pour leur intégration dans la société, la promotion de leur talent en leur garantissant les moyens nécessaires. «l'Etat n'a ménagé aucun effort depuis l'indépendance en venant en aide à ceux dont les besoins sont spécifiques, par une prise en charge sanitaire, éducative et sociale». Il a toutefois interpellé la société afin qu'elle participe à cet élan, «les seuls efforts de l'Etat même s'ils sont énormes et permanents ne peuvent suffire s'ils ne sont pas soutenus par la société à travers les organisations nationales et locales». Le Chef de l'Etat a évoqué, par ailleurs, les différentes causes du handicap dans la société algérienne, précisant qu'il y a des victimes de certains comportements humains, de la colonisation ou de la violence et autres massacres, à l'instar du terrorisme aveugle qui a tout ravagé, causant un lourd tribut et qui s'est traduit par une forme de récession sociale, culturelle et économique. Les accidents de la circulation, un véritable fléau dans notre société, contribuent malheureusement à grossir les rangs des handicapés et à augmenter les charges sociales, souligne-t-il encore. Conscient des difficultés que rencontrent les handicapés dans leur vie de tous les jours, le président incite toutes les institutions de l'Etat à prendre en considération cette question dans tous ses aspects, humanitaire, juridique et au plan de la réglementation, à la demande exprimée par ces personnes. «Nous ne perdons pas de vue que cette catégorie est confrontée à une situation difficile et attend une attention plus soutenue dans les domaines social, de la formation, de l'enseignement et de la prise en charge sanitaire».