La secousse tellurique, enregistrée mercredi à 18h 42 mn, a provoqué des scènes de panique, parfois indescriptibles, notamment au niveau de la wilaya de Boumerdès. En effet, le tremblement de terre, d'une magnitude de 5,7 sur l'échelle ouverte de Richter et dont l'épicentre a été localisé à 5 km au nord de la ville de Boumerdès, a subitement plongé les populations dans le souvenir du séisme du 21 mai 2003, qui avait fait pour rappel près de 3000 morts et plus de 11.000 blessés. A Boumerdès justement, qui a fortement ressenti la secousse, une quarantaine de blessés légers ont été recensés par la Protection civile. D'après un responsable au niveau de la wilaya de Boumerdès, les blessures sont dues essentiellement aux bousculades qui ont suivi le tremblement de terre, particulièrement au niveau des cités universitaires, où les étudiants ont pris leurs jambes à leur cou pour fuir leurs chambres fortement ébranlées. D'après un bilan établi par la Protection civile, tard dans la soirée, les blessés dont plusieurs présentaient des fractures, ont été enregistrés à Boumerdès, Réghaïa et Alger où la façade d'une habitation de quatre étages s'est effondrée, a indiqué M.Mohamed Amokrane Medjkane, sous-directeur de l'information à la direction des pompiers, cité par l'APS. Les blessés, indique-t-on de même source, ont tous été acheminés vers les hôpitaux d'Alger, de Zmirli et de Rouiba. Selon les autorités, aucune victime n'est à déplorer lors de cette secousse qui serait, d'après le directeur du Craag, une réplique du séisme du 21 mai 2003. Le premier responsable du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag) a précisé à la télévision que «l'intensité de la réplique est due à la complexité de la rupture du choc du tremblement de terre du 21 mai». Il ajoutera dans son intervention qu'une vingtaine d'autres répliques d'une magnitude allant de 0,9 à 3 degrés sur l'échelle de Richter ont été enregistrées durant une heure de temps seulement après la secousse principale. A Alger, des scènes de panique ont été observées quelques minutes seulement après la secousse. Des familles entières ont préféré passer des heures dehors, au moment où d'autres ont embarqué les leurs dans leurs véhicules et ont passé la nuit à «tournoyer» sur l'autoroute. A Tamaris, du côté de Mohammadia (ex-Cinq Maisons), des bandes de voyous, profitant de l'obscurité due à la coupure de courant, ont procédé au «casse» de plusieurs voitures. Plusieurs véhicules ont été délestés de leur poste radio au moment où les propriétaires étaient occupés avec leurs familles et leurs enfants paniqués. Le retour à la normale dans l'Algérois, notamment sur la côte est, n'interviendra qu'après rétablissement de l'électricité, soit aux environs de 21h. Selon le Craag, la réplique, qui a été également ressentie à Bouira, Tizi Ouzou, Médéa, Tipasa et Blida, est un phénomène tout à fait ordinaire, à la suite du tremblement de terre de l'ampleur de celui qui a eu lieu en mai 2003.