L'axe prioritaire visera à développer et renforcer les relations multiformes entre les deux pays. Les différentes rencontres de haut niveau qu'entreprendra le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, au cours de son séjour nippon, seront à coup sûr mises à profit pour faire connaître l'économie algérienne, ses réalités et ses perspectives, faire apprécier les changements intervenus à tous les niveaux et principalement aux plans politique et sécuritaire, valoriser les potentialités que recèle le pays et encourager le développement de relations d'échanges et de partenariat entre les deux pays. Considéré comme l'un des principaux partenaires économiques de l'Algérie en Asie, le Japon demeure, cependant, peu présent sur le marché algérien en dépit d'un investissement global avoisinant les 9 milliards de dollars dont 7 milliards dans le secteur des hydrocarbures. Si les relations entre les deux pays remontent aux années de lutte pour l'indépendance nationale, il n'en demeure pas moins que les échanges commerciaux n'ont été substantiels qu'à partir des années 1970 principalement dans les domaines pétroliers et gaziers, des finances, des télécommunications et des services. Cependant ces relations commerciales ont connu une certaine régression en 1993 avec la fermeture de la représentation diplomatique nippone à Alger. De ce fait, la visite d'Abdelaziz Bouteflika à Tokyo est plus importante et historique comme l'a souligné l'Ambassadeur du Japon à Alger. Elle l'est également car «elle intervient après la décennie de crise qu'a vécue l'Algérie et donc la période difficile qu'ont connue les relations entre les deux pays». L'ambassadeur a rappelé, à ce propos, que son pays avait en 1993- de par la situation qui a prévalu alors-mis en garde ses ressortissants. C'est ainsi que leur nombre est passé de 2.000 durant les années 1970 et 80 à juste 44 en 1994 pour atteindre 104 actuellement. Aujourd'hui avec l'évolution de la situation sécuritaire en Algérie, les choses semblent avoir changé. Il aura fallu attendre fin 2001 et début 2002 la reprise des activités de l'ambassade et la révision à la baisse du niveau du travel warning (consignes pour les voyageurs) et du risque Algérie, pour enregistrer un regain d'activités et d'échanges. En effet ce n'est qu'en 2002 que l'organisme d'assurance du commerce extérieur japonais, Nexi, a emboîté le pas à l'Ocde en décidant d'élever d'une catégorie le risque Algérie. «L'amélioration du macroéconomique est particulièrement apparente vu la stabilité du prix du pétrole qui est le facteur clé de l'économie algérienne», notait le Nexi dans son rapport sur l'Algérie. Depuis, une densification des relations entre les deux pays s'est fait jour. L'intérêt de Tokyo pour l'Algérie se traduira par, notamment, le retour des grandes banques et entreprises japonaises et une présence plus marquée sur le marché algérien. Sur le plan financier, le Japon a toujours été une importante source de financement pour l'économie algérienne. L'encours global de la dette algérienne à l'égard du Japon, thème qui sera sans doute largement évoqué durant la visite présidentielle, a régulièrement baissé depuis 1996 en raison du remboursement des anciens prêts. Il reste que l'axe prioritaire de cette visite visera à développer, élargir et renforcer les relations économiques, commerciales, technologiques et culturelles entre l'Algérie et le Japon, deux pays qui possèdent d'énormes potentialités et possibilités d'échanges et de complémentarité.