La victoire exceptionnelle de la JSK n'a pas fait oublier pour autant aux Kabyles la douleur de l'Algérie. Ces derniers ont fêté avec modération l'événement. Vendredi, les Kabyles de la JSK n'ont pas laissé la moindre chance aux Tunisiens de l'Etoile, battus à l'issue de la deuxième manche de la finale de la Coupe de la CAF. Constamment débordés par la hargne des Algériens, les Tunisiens ont pu mesurer toute la volonté des Kabyles à remporter cette coupe. La JSK, sous l'oeil scruteur du Président de la République, a semblé à l'aise et résolue et ce même si les Tunisiens ont donné par moments quelques frayeurs aux 100.000 supporters du temple olympique Mohamed-Boudiaf et par-delà aux millions de téléspectateurs algériens. Au coup de sifflet final, plutôt que de commenter la victoire de leur club et la prestation de chaque joueur, les Kabyles ont scandé durant toute la nuit des slogans accompagnés de youyous stridents en signe de solidarité avec les victimes de Bab El-Oued. «On était sûr de remporter cette cinquième étoile. Cette victoire tout le monde la voulait, les joueurs, les dirigeants, les autorités et tout le peuple. En plus, elle a une signification toute particulière», commente un supporter de Draâ El Mizan. Et d'ajouter: «La JSK est le club algérien qui a obtenu les meilleurs résultats depuis l'indépendance et celui qui a disputé le plus grand nombre de matches en Coupe d'Afrique.» Rassurés il y a longtemps par la régularité impressionnante de leur club, les Kabyles se sont mobilisés depuis une semaine pour rendre, à leur manière certes, un vibrant hommage «aux victimes des Chenaoua et de Soustara». «Nous avons joué pour Bab El-Oued. Nous avons voulu redonner vie à Alger par cette victoire de la JSK», ne se lassent de répéter les fidèles du club à Boghni.