Sur un ton des plus sereins, Abdelhamid Melzi a expliqué les fausses informations sur son limogeage par un péremptoire: «Je dois déranger quelque part.» «Le fait que vous m'ayez trouvé dans mon bureau est la preuve que je suis toujours à mon poste.» C'est par cette phrase aussi simple que directe que Abdelhamid Melzi, P-DG de la résidence d'Etat du Club des pins et P-DG de la SIH (Société des investissements hôteliers), une entreprise publique dont les objectifs sont clairement explicités par sa raison sociale, a démenti les informations postées, dans la matinée d'hier, sur un certain nombre de sites électroniques nationaux, annonçant son limogeage de tous les postes qu'il occupe. Sur un ton des plus sereins - c'est en tout cas l'impression que nous avons eu quand nous l'avons joint au téléphone peu de temps après la publication desdites informations -, il a expliqué leur post par un péremptoire: «Je dois déranger quelque part.» Et d'enchaîner, en citant tous les grands projets hôteliers initiés et, pour certains, finalisés par la SIH, tels les hôtels Sheraton d'Alger, Oran et Annaba, les Mariott de Tlemcen et Constantine et l'Ecole supérieure d'hôtellerie et de restauration d'Alger (Eshra): «C'est mon activité qui semble gêner certains.» Des «certains» sur lesquels il n'a pas voulu s'étendre quand nous lui avons demandé de nous en dévoiler l'identité: «Ces gens-là ne m'intéressent pas», nous a-t-il déclaré en guise de réponse. Comme pour nous dire que les objectifs de ces «gens» ne sont pas louables, Abdelhamid Melzi a ajouté que, lui, «travaille pour (son) pays». Une manière, on ne peut plus claire, d'insinuer que ceux qui ont propagé les informations susmentionnées sur son compte sont de ceux qui oeuvrent à déstabiliser le pays. Ce retour sous les feux de la rampe médiatique du P-DG de la résidence d'Etat de Club des pins, s'il ne manque pas d'intriguer par son caractère subit, n'en est pas pour trop étonner pour autant, tant Abdelhamid Melzi a eu à se retrouver, à maintes reprises, surtout ces toutes dernières années, sous de tels feux. Et ce, pour un certain nombre de raisons. Les plus importantes ayant trait à sa longévité à la tête de la résidence d'Etat de Club des pins: il en est, en effet, à sa 25e année à ce poste, mais surtout à la manière, que ses détracteurs jugent d'opaque et, même, de tyrannique, dont il exerce ses fonctions. Et à ce propos, il faut dire que ces derniers ne se limitent pas à ces deux raisons pour le critiquer. Le rachat, au mois d'août dernier, par son fils de Vitajus, une entreprise de boissons privée, a été rajoutée à la liste des critiques qui lui sont portées. Non pas pour la transaction en elle-même, mais pour l'opacité entourant sa concrétisation. Outre l'origine des fonds qui ont servi à l'achat en question, surtout que ceux-ci sont importants - toutes les sources ont, en effet, parlé d'un montant de 2,5 milliards de DA, soit l'équivalent de 25 millions d'euros -, les détracteurs du père se sont interrogés sur les raisons qui ont poussé les propriétaires de l'entreprise, deux frères de la ville de Blida, à la céder au fils alors qu'elle était fort rentable.