Au moins quatre membres des forces de sécurité et un civil ont été tués dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie lors d'attaques attribuées aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a-t-on appris hier auprès des autorités locales. Trois policiers ont été tués mardi soir dans un district de la ville de Silopi, près des frontières avec la Syrie et l'Irak, lorsque leur camion a été pris pour cible par des tirs de lance-roquettes et de fusils automatiques, ont précisé sous couvert de l'anonymat des responsables locaux des services de sécurité. Un quatrième policier a été grièvement blessé, ont ajouté les mêmes sources. Un soldat a par ailleurs été tué et un autre blessé hier matin lors de combats à Silvan, dans la province de Diyarbakir, selon ces sources. Cette ville de quelque 90.000 habitants est le théâtre depuis plus d'une semaine de violents affrontements entre les forces de sécurité et des jeunes militants proches du PKK, retranchés dans trois quartiers soumis au couvre-feu. Hier matin, un véhicule piégé a également explosé au passage d'un blindé de la police dans la province de Mardin (sud-est), tuant un employé municipal et blessant un membre des forces de l'ordre, a rapporté l'agence de presse Dogan. Les rebelles kurdes ont annoncé la semaine dernière la fin de la suspension de leurs opérations militaires décrétée avant les législatives du 1er novembre, remportées haut la main par le parti du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan. Depuis ce scrutin, des incidents armés ont éclaté dans plusieurs villes du sud-est du pays. L'aviation turque a procédé à plusieurs séries de frappes aériennes contre des cibles du PKK, aussi bien sur le territoire turc que dans leurs bastions du nord de l'Irak. Les combats avaient repris fin juillet, après plus de deux ans de cessez-le-feu, entre les rebelles du PKK et les forces de sécurité turques, faisant voler en éclats le fragile processus de paix engagé à l'automne 2012 pour mettre un terme à ce conflit, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984. M.Erdogan a promis de poursuivre la lutte «jusqu'à ce que l'organisation terroriste enterre ses armes, et que ses membres se rendent et quittent le sol turc». Le chef de l'Etat et son Premier ministre Ahmet Davutoglu ont assisté hier à la mi-journée à Ankara à une cérémonie religieuse en l'honneur d'un soldat tué lundi dans la province de Hakkari (Sud-Est).