Les scientifiques affirment que les répliques peuvent durer jusqu'à trois ans. Le professeur Benhallou, doyen de la faculté des Sciences de la terre à l'université de Bab Ezzouar (Usthb), fondateur du Cnag, devenu ensuite le Craag (Centre de recherches en astronomie, astrophysique et géophysique) rassure à propos des secousses sismiques qui ont eu lieu ces derniers jours à Boumerdès. «Il faut savoir que tout ce qui vient de la zone épicentrale, qui est Boumerdès dans ce cas, est une réplique», a déclaré, hier, le professeur joint par téléphone, soulignant que «les répliques vont se poursuivre pendant une période assez longue, estimée par les études scientifiques, à trois ans». Partant de ce constat, le doyen a indiqué que l'Algérie est encore dans une période de crise sismique tout à fait normale après le choc principal. Il a également exclu l'éventualité d'un séisme de grande magnitude: «Il est vraiment très peu probable d'avoir un séisme de grande amplitude après le choc principal.» «En outre, précise-t-il, les petits séismes qui se produisent actuellement ne sont pas nécessairement dus à la faille principale, mais à un ensemble de failles secondaires.» Par ailleurs, le fondateur du Cnag a encore rassuré que ces tremblements constituent un bon signe dans la dynamique de la croûte terrestre. «Une région donnée qui bouge est un bon signe car, plus il y a des tremblements de faible amplitude plus le risque d'une catastrophe est écarté.» Deux répliques sismiques ont réveillé la peur panique des populations durant ces derniers jours. Ces deux secousses d'une magnitude de 5,7 degrés et de 4,7 degrés sur l'échelle de Richter qui en compte 9, ont été enregistrées le 1er décembre et hier dans la wilaya de Boumerdès. Si ces secousses n'ont pas causé de dégâts matériels, elles ont engendré en revanche, plusieurs blessés. «Ce qui est bizarre, c'est ce phénomène d'oubli chez les populations : tout se passe comme si on n'a jamais eu de séisme, il y a bien eu Chlef, Chenoua, Aïn Témouchent et tout récemment Boumerdès», s'est étonné le Pr Benhallou. De son côté, un chercheur du CGS (Centre national de recherches appliquées en génie parasismique) a relevé le déficit d'éducation pédagogique en termes de catastrophes naturelles. «Il faut dire qu'il n'y a pas eu un travail d'éducation pédagogique depuis la catastrophe de Boumerdès», a regretté le chercheur rappelant que «les séismes en Algérie doivent désormais entrer dans les moeurs, puisque, dit-il, notre pays se trouve dans un contexte géodynamique de compression, donc sujet à des tremblements fréquents». Aussi, pour ce jeune chercheur, la polémique au sujet de l'origine du séisme, de la faille génératrice et des répliques ne peut être que stérile. «Partant du fait qu'il y aura encore des tremblements de terre, il s'agit d'abord d'inculquer la culture du séisme, ensuite de faire respecter avec vigueur la nouvelle réglementation de construction parasismique». Sans être partisan de la théorie catastrophiste, ce chercheur affirme que l'activité sismique, à long terme, sera encore plus grande en Algérie. L'alerte est alors donnée. Un peuple averti en vaut...