Théâtre régional de Constantine La générale de la pièce, montée par le théâtre régional de Tizi Ouzou, présentée vendredi soir au théâtre régional de Constantine (TRC) a été chaleureusement accueillie par un public ému et admiratif. Mise en scène par Hamida Aït El Hadj d'après un texte de Naïma Hassas, adaptée pour les planches par Noureddine Aït Slimane, la pièce, présentée en présence des ministres de la Culture et de la Jeunesse et des Sports, Azzedine Mihoubi et El Hadi Ould Ali, traite de la vie de Massinissa, le roi numide et son objectif suprême, unifier la Numidie. La première scène de cette oeuvre interprétée en tamazight s'ouvre sur le palais de Carthage où la belle princesse Sophonisbe, campée par Telilli Salhi, éprise d'art et de culture, apprend à son amie Massiva (Farida Saber) la danse de Carthage. La conversation entre les deux femmes tourne autour de la guerre qui oppose les Carthaginois aux troupes de Massinissa et la princesse, avouant ses craintes de voir son mari, le roi Syphax, tué par Massinissa, décide d'écrire à ce dernier pour lui demander d'épargner son époux. Massinissa, dont le rôle est magistralement interprété par Noureddine Ali Hamdane finit par vaincre Syphax (campé par Makhlouf Aoudia) qui se voit capturé par les Romains, alliés temporaires du roi numide. Devant Sophonisbe, Massinissa, avouant que son grand rêve est d'unifier la Numidie, jure à la princesse qu'il n'a pas tué Syphax et lui explique qu'il ne voudrait pas que l'Histoire retienne que Massinissa a éliminé son frère. Il lui propose également de l'épouser pour échapper aux Romains et les deux jurent de rester fidèles à la Numidie. Animé par un sens politique aigu, fin stratège, patriote, passionné de Sophonisbe mais surtout de la Grande Numidie, Massinissa multiplie les manoeuvres, planifie et tente de contrecarrer les ambitions romaines. De scène en scène, servis par une musique captivante signée Djafar Aït Menguellet, les acteurs se donnent la réplique. Les stratégies et les intérêts numides et romains s'imbriquent et s'entremêlent, chaque partie tentant de tirer son épingle du jeu. Le rideau tombe lorsque Sophonisbe préfère se donner la mort plutôt que de tomber entre les mains de ses ennemis romains. Abattu, Massinissa jure de venger sa bien-aimée et jure que l'Afrique ne sera que pour les Africains. Les six comédiens qui ont interprété cette pièce ont réussi à capter l'attention des spectateurs dès la première scène, et traduit sur les planches l'intensité dramatique et émotionnelle de l'oeuvre. Après le spectacle, le metteur en scène a fait part à l'APS de son bonheur D'avoir «joué la pièce Massinissa à Cirta». Hamida Ait El Hadj a ajouté que la pièce «Massinissa et Sophonisbe» entendait mettre en avant la dimension humaine du personnage de Massinissa et son amour pour ses terres. Au sortir du TRC, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, félicitant la troupe du TR Tizi-Ouzou pour la qualité de la pièce, a déclaré qu'il était important que «des symboles de l'Histoire de l'Algérie soient ainsi ressuscités». Il a estimé que la pièce «Massinissa et Sophonisbe» était «un acquis pour Constantine, l'antique Cirta ayant restitué son roi Massinissa dans sa langue amazighe». Inscrite dans le cadre du programme du département théâtre de la manifestation «Constantine, capitale 2015 de la culture arabe», cette pièce du théâtre régional de Tizi Ouzou dont la scénographie est signée Mourad Bouchher sera présentée, dans les jours qui viennent dans plusieurs wilayas, a-t-on noté.