Les forces kurdes irakiennes menaient hier une opération de déminage dans la cité de Sinjar, dans le nord de l'Irak, reprise vendredi au groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (Daesh/EI). Les engins piégés, une tactique utilisée par Daesh/EI pour empêcher les forces sécuritaires d'entrer dans une ville, doivent être désamorcés avant le retour des habitants de Sinjar. «Jusqu'à présent, nous avons désamorcé 45 bombes et une voiture piégée», a affirmé Suleiman Saïd, membre des forces peshmergas (combattants kurdes) de la région autonome du Kurdistan irakien. «Les bombes sont disséminées dans les maisons», a-t-il indiqué, précisant que quelque 20 tonnes d'explosifs ont été trouvées dans une usine de fabrication de bombes, ainsi que 20 barils d'explosifs. «Maintenant qu'ils ont pris Sinjar, la prochaine étape consiste à y entrer et la nettoyer», a indiqué de son côté le porte-parole de la coalition internationale contre l'EI, le colonel Steve Warren, lors d'une conférence de presse. «Cela prendra du temps (...) selon la complexité des terrains minés et des obstacles que (Daech/l'EI) a laissé derrière lui», a-t-il ajouté. Le Conseil de sécurité de la région autonome du Kurdistan irakien (KRSC) a également affirmé que des équipes allaient travailler «pour nettoyer une zone lourdement minée». Les engins piégés ne sont cependant pas le seul obstacle au retour des habitants, beaucoup de maisons et de magasins ont été détruits pendant les combats. Aidés par des milices et les raids de la coalition, des milliers de peshmergas avaient lancé jeudi l'offensive pour reprendre Sinjar. Cette opération a permis de couper l'autoroute 47, l'une des principales routes de communication et de réapprovisionnement des terroristes entre l'Irak et la Syrie. Le dirigeant de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a annoncé vendredi «la libération de Sinjar». L'EI s'était emparé de Sinjar en août 2014, se livrant à de multiples exactions contre sa population. Des dizaines de milliers de Yazidis avaient alors tenté de se réfugier au sommet des montagnes à proximité, où ils sont restés des jours entiers sans eau ni nourriture par des températures dépassant les 40°. L'attaque de l'EI contre les Yazidis a été décrite par l'ONU comme «une tentative de génocide» et fut l'un des principaux arguments avancés par les Etats-Unis pour envoyer des avions bombarder les positions du groupe terroriste en Irak.