Les syndicalistes n'ont malheureusement, en aucun cas, mis l'accent sur l'effrayante situation de l'école «L'école a échoué dans sa mission d'éducation citoyenne.» A la veille de la signature d'une déclaration d'intention de la Charte d'éthique entre les syndicats de l'éducation et le ministère de tutelle, les syndicalistes menacent de paralyser l'école. Pathétique, que cet accord qui vise notamment à assurer une année scolaire sans perturbations. Hier, un constat accablant sur la situation de l'Ecole algérienne a été relevé par un haut responsable de l'éducation. Celui-là affirme que l'école n'est plus un endroit sain pour le développement et l'épanouissement des enfants. Les syndicalistes qui appellent pour la plupart à des revendications purement «socioprofessionnelles», n'ont malheureusement, en aucun cas, mis l'accent sur l'effrayante situation de l'école. La violence qui prend une ampleur préoccupante au sein des établissements scolaires, ne semble pas interpeller ou inquiéter les mêmes syndicalistes. Aujourd'hui, le chapitre de la grève semble reprendre son droit. Les enseignants vont-ils répondre favorablement à cet appel? Les écoles fermeront-elles leurs portes, aujourd'hui? Les heures qui viennent vont nous le confirmer. Dans le même ordre d'idées, hier, lors de l'émission L'Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, Chaïb Draâ Ettani, conseiller au ministère de l'Education nationale a tiré la sonnette d'alarme sur l'accablante situation de l'école. «L'école a échoué dans sa mission d'éducation citoyenne», a déclaré Chaïb Draâ Ettani. Il a imputé cette situation autant aux conséquences encore vivaces de la «décennie noire», qu'à l'incapacité des enseignants à gérer «de façon positive» des conflits survenant dans les établissements d'enseignement. Selon lui, l'école n'est plus ce lieu du savoir et du vivre ensemble qu'on lui connaissait auparavant. Entre autres raisons, M.Draâ Ettani pointe du doigt nombre d'établissements dont l'architecture n'est pas toujours adaptée à un système d'enseignement de qualité ainsi que la cruelle absence d'activités périscolaires (sport, activités culturelles...). Il a remis en question le contenu des manuels scolaires, tout comme celui des cours enseignés, annonçant qu'ils vont faire l'objet d'une refonte en profondeur. De la maîtrise de manifestation de la violence à l'école, l'invité tient à souligner qu'il s'agit d'un «problème sociétal» qui n'est pas du seul ressort du ministère de l'Education nationale, mais qu'elle implique aussi les parents et les autorités d'une manière générale. Dans un autre chapitre, cette semaine la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, s'est exprimée sur la question de l'appel à la grève. En réponse à une question sur la menace de grève brandie par le Conseil des lycées d'Alger (CLA), Nouria Benghebrit a souligné qu'il s'agit «d'un droit constitutionnel, toutefois, nous le regrettons, car il intervient au moment où nous mettons en oeuvre -entre octobre et décembre- les acquis du secteur de l'éducation. Nous n'avons pas encore fini et il se trouve déjà des parties qui menacent de recourir à la grève». «On est en droit de se poser des questions», a-t-elle soutenu encore une autre fois. Selon Benghebrit, le ministère dispose d'un protocole qui existe dans le Code du travail qui lui permet de prendre des dispositions lorsqu'il reçoit un préavis de grève, pour arriver à des négociations, «si celles-ci ne donnent rien, nous avons d'autres techniques», a-t-elle annoncé sans donner plus d'explications. Rappelons, dans ce sens que le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), a appelé cette semaine à une grève aujourd'hui. Enfin, les élèves demeurent les seuls touchés et perdant, dans cette «guerre d'intérêt» entre le syndicat et le ministère. Il nous reste qu'à observer et attendre si les enseignants répondent favorablement à cet appel de trop...