La série continue 7 Algériens se trouvaient dans l'hôtel et dont certains faisaient partie d'une délégation officielle ont été exfiltrés sains et saufs, selon les autorités algériennes. Intervenant une semaine, jour pour jour, après les attentats qui ont endeuillé Paris, faisant 129 morts et plus de 300 blessés, la prise d'otages hier à l'hôtel Radisson, à Bamako, où trois assaillants lourdement armés ont retenu 170 personnes, a montré que le terrorisme est devenu une menace à la fois quotidienne et internationale puisque de nombreux pays sont désormais visés sur les deux continents européen et africain. Après l'attentat qui a ciblé l'avion russe survolant le Sinaï, et les attaques meurtrières dans la capitale française, sans oublier le carnage qui a endeuillé Beyrouth, le terrorisme ne faiblit pas et continue de frapper. Qu'il soit le fait de l'Etat islamique ou d'Aqmi, le terrorisme est singulièrement identique dans sa méthode et dans ses cibles. Dans le grand hôtel de Bamako où réside une clientèle majoritairement européenne, faisant de cet édifice une cible évidente du terrorisme, même si le Mali pouvait sembler relativement apaisé par les Accords d'Alger, des tirs d'armes automatiques ont accompagné la prise d'otages, faisant craindre le pire. Sept Algériens qui se trouvaient dans l'hôtel et dont certains faisaient partie d'une délégation officielle ont été exfiltrés sains et saufs, selon les autorités algériennes. Mais 125 clients et 13 employés d'au moins 7 nationalités différentes étaient toujours retenus alors que les autorités maliennes indiquaient la mort de deux des assaillants en fin d'après-midi. Une autre source sécuritaire «étrangère» a évoqué la fin de l'attaque et la découverte d'au moins 18 victimes au sein de l'hôtel Radisson. Dès l'annonce de cette attaque à Bamako, le président Bouteflika, qui «suit d'heure en heure, l'évolution de la situation», a demandé la mise en place immédiate d'une cellule de crise au ministère des Affaires étrangères afin de «recueillir l'ensemble des informations sur cette attaque et ses implications». Cet assaut dans un pays du Sahel en proie, depuis de nombreuses années, aux violences dont a profité la mouvance terroriste pour s'implanter durablement dans le nord, revêt un sens particulier car il intervient quelques jours seulement après les sanglantes attaques de l'EI en France. Les trois assaillants ont accédé à l'hôtel grâce à l'utilisation d'un véhicule muni d'une plaque diplomatique. L'alerte donnée, des policiers et des militaires maliens ont encerclé le bâtiment, secondés par la gendarmerie. Etaient également présents les membres de la force de l'ONU au Mali (Minusma) et de l'armée française engagée avec l'opération Barkhane Le président malien Ibrahim Boubakar Keita, qui se trouvait à N'Djamena pour une réunion à huis clos avec ses homologues du Tchad, de Mauritanie, du Niger et du Burkina Faso, du G5-Sahel consacrée à la situation sécuritaire dans le Sahel, a regagné précipitamment Bamako. «Déjà quelques otages ont été libérés, a-t-il dit. Je lance un appel au calme et à la sérénité au peuple malien», a-t-il ajouté. Peu après, la télévision malienne annonçait que 80 otages étaient indemnes dont 30 libérés par les forces maliennes. D'autres sources indiquaient trois morts dont un belge et quelques blessés, en fin d'après-midi. Le nord du Mali était tombé en avril 2012 sous la coupe de groupes liés à Al-Qaîda devenus des alliés de la rébellion avant de se débarrasser de celle-ci pour contrôler seuls la région. Mais l'intervention militaire française avait mis en déroute ces groupes armés, même si de larges pans de la région échappent toujours au contrôle des forces maliennes et françaises. Depuis lors, les attaques des groupes terroristes confinés au nord du Mali ont gagné, début 2015, le centre puis, au cours de l'été, le sud du pays. Dans un enregistrement d'octobre récemment authentifié, Iyad Ag Ghaly, chef du groupe Ansar Dine, affilié à Aqmi, avait appelé à renforcer la lutte contre la France. Apparemment, il a été entendu et un autre groupe d'Al Qaîda, celui des Mourabitoune, a profité du climat relatif aux attentats de Paris pour lancer cette attaque et bénéficier d'un retentissement international le plus large possible. Ramtane Lamamra «L'algérie condamne fermement la prise d'otages» Une délégation officielle algérienne, hébergée à l'hôtel Radison à Bamako (Mali), prise en otage hier matin a été libérée et ses sept cadres de l'Etat sont sains et saufs, a déclaré M.Ramtane Lamamra, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. La libération de cette délégation, composée notamment de diplomates, est intervenue grâce à l'action des forces combinées de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et des forces armées maliennes, a-t-il précisé, ajoutant qu'un septième ressortissant algérien, cadre dans une entreprise française, a été également exfiltré lors de cet assaut. M.Lamamra a indiqué que, dès l'annonce de la prise d'otages, il était en «contact permanent» avec son homologue malien, Abdoulaye Diop ainsi qu'avec le chef de la Minusma, le Tunisien Mongi Hamdi, pour s'enquérir de la situation de la délégation algérienne et réaffirmer le «soutien et la solidarité totale» de l'Algérie au Mali. Il a également réitéré à ses interlocuteurs la «ferme condamnation» de l'Algérie de «tout acte terroriste en tout lieu et en toutes circonstances».