Le cas de l'ex-directeur des oeuvres universitaires d'El Oued en est un parmi tant d'autres. La corruption gangrène l'Office national des oeuvres universitaires (Onou). Ce problème a été soulevé hier, par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, lors de sa réunion avec les 43 directeurs régionaux de l'Onou. Si, auparavant, ce phénomène ne dépassait pas les rumeurs circulant entre étudiants, aujourd'hui, il est explicitement évoqué par la tutelle. En ce sens, le cas le plus apparent et qui est revenu hier sur toutes les langues est celui du directeur de l'Office des oeuvres universitaires de la wilaya d'El Oued, dans le sud du pays. Ce responsable, suite aux multiples scandales dont il a été à l'origine, a été limogé. En effet, l'ex-directeur des oeuvres universitaires d'El Oued a gonflé les factures, ce qui est aux yeux de tous un détournement de deniers publics. Comment cela s'est-il produit? Au début de l'année universitaire en cours, le responsable en question a lancé un avis d'appel d'offres en direction des fournisseurs en produits alimentaires. Néanmoins, il a opté pour le premier fournisseur ayant soumissionné, en lui remettant un bon de commande. Cependant, le hic dans cette histoire, c'est que entre le coût réel des produits et la facture élaborée, l'écart est aberrant. «Pour la viande de veau, l'écart est de 230 dinars le kilogramme; 100 dinars pour la viande fraîche, tandis que pour le prix de la pomme de terre l'écart est de 23DA/KG», a indiqué le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Celui-ci a demandé à l'actuel directeur de l'Office des oeuvres universitaires d'El Oued de déposer une plainte contre son prédécesseur. «Le ministère vous fournira les documents nécessaires afin que vous meniez à terme cette affaire», a déclaré Rachid Harraoubia. «Il faut que ces gens soient dénoncés publiquement et qu'ils paient le prix de leur mauvaise foi», poursuit-il, indigné. Il faut le dire, le département de Harraoubia injecte annuellement des sommes faramineuses pour répondre aux besoins de plus de 800.000 étudiants répartis à travers 217 résidences et 56 établissements universitaires que comptent le pays. Selon le chargé de la communication au ministère de l'Enseignement supérieur, M.Djamel Ben Hamouda, l'enveloppe budgétaire allouée annuellement à l'Office national des oeuvres universitaires dépasse les 20 milliards de dinars. Toutefois, à voir la qualité de la restauration qu'on offre aux étudiants, on reste pantois. Les menus «proposés» au niveau, soit des cités ou des campus universitaires, sont des plus misérables. Et tout au long de l'année, l'on a pu enregistrer des dizaines de cas d'intoxication à travers les différentes résidences universitaires du pays. Cette situation a d'ailleurs été de tout temps l'une des préoccupations des étudiants. Ces derniers n'ont de cesse, à chacun de leurs mouvements de protestation, de dénoncer cette situation qui empire de jour en jour. Cependant, à ces préoccupations, le ministre de tutelle lui-même, répond en ces termes: «L'Algérie est parmi les rares pays au monde qui continue d'allouer des bourses aux étudiants et qui continue de leur dispenser des cours gratuitement». Evoquant les mouvements de protestation organisés par les étudiants à travers le territoire national, Rachid Harraoubia a indiqué que «ce sont certains courants qui en profitent pour semer la zizanie». Par ailleurs, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique informe que son département réceptionnera, au mois de juin prochain, 34.000 lits, 78.000 places pédagogiques et 22 nouveaux restaurants universitaires.