Le ministre met en garde: «toutes les mesures nécessaires prévues par la loi seront prises contre les responsables des troubles». Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, recevra aujourd'hui les représentants des différentes organisations estudiantines agréées. Un face-à-face qui entre dans le «cadre de la série de rencontres de dialogue et de consultation entamées avec les composantes de la famille universitaire», selon un communiqué du ministère, rendu public, hier. Mais, force est de constater que cette entrevue intervient dans une conjoncture très particulière pour les universitaires, marquée par un retour inquiétant du phénomène de la violence et des mouvements de protestation à l'intérieur des enceintes universitaires à travers plusieurs wilayas. Une situation qui a amené le ministre à sortir de son mutisme en mettant en garde les insurgés que «toutes les mesures nécessaires prévues par la loi seront prises contre les responsables des troubles au sein des établissements et résidences universitaires». Dans une lettre adressée aux étudiants, le ministre a promis de prendre en charge toutes leurs revendications socio-pédagogiques lesquelles s'articulent rappelons-le, autour du manque de places pédagogiques, les conditions d'hébergement déplorables et l'absence de sécurité dans les campus. Des incidents ont éclaté dans les cités universitaires d'Alger, ou encore à l'université Djilali Lyabès de Sidi Bel Abbès. A Tlemcen, c'est le bureau du recteur de l'université qui a été pris d'assaut par les étudiants. Le ministère qui a condamné «ces agissements étranges», n'a pas manqué de s'interroger sur les arrière-pensées de ces troubles. Plus incisif, le recteur de l'université de Sidi Bel Abbès a accusé explicitement les organisations estudiantines, principalement l'Ugel, proche du MSP, et l'Ungea acquise au FLN, de mener une campagne politique à l'intérieur de l'enceinte universitaire. Ces deux organisations se livrent, selon le même responsable, à une véritable guerre de leadership. Des accusations rejetées dans le fond et dans la forme par ces organisations. A Sidi Bel Abbès aussi, la justice a été actionnée contre des militants de l'Unea accusée de «troubler l'ordre» dans l'enceinte universitaire.