Mohamed Seghir Babès, président du Cnes Au cours de cette rencontre les experts sont revenus sur l'environnement international, les équilibres internes et externes, la situation financière et le commerce extérieur, l'évolution du PIB, les activités des secteurs de la sphère réelle, les prix, l'inflation, le climat social et l'environnement. Le rapport de conjoncture économique et sociale du 1er semestre 2015 présenté par le Cnes et débattu hier par plusieurs experts, fait état des effets d'une crise marquée par un maintien des cours bas des prix des hydrocarbures au terme du 1er semestre 2015, qui ont frontalement impacté les indicateurs fondamentaux de l'économie nationale. Au cours de cette rencontre les experts sont revenus sur l'environnement international, des équilibres internes et externes, de la situation financière et du commerce extérieur, de l'évolution du PIB, des activités des secteurs de la sphère réelle, des prix, de l'inflation, du climat social et de l'environnement. D'emblée, un constat profond de la situation économique mondiale est fait, qui semble se diriger vers une croissance atone, et ce pour plusieurs années. Elle s'explique par le redéploiement et le rééquilibrage économique de la Chine, et l'appréciation soutenue du dollar, générée par la guerre des changes que se livrent les principales banques centrales. Résultats des courses: un recul net dans la demande mondiale en pétrole, et un taux de croissance du PIB mondial ne dépassant pas les 3% pour 2015. Au niveau national, l'impact de ce nouvel ordre pétrolier commence à se faire lourdement sentir sur l'économie nationale, et ce malgré les 160 milliards de dollars en juin 2015, de réserves de changes. Les chiffres et des indicateurs parlent d'eux-mêmes, et donnent des soldes intermédiaires de la balance des paiements, avec un compte courant à -13 milliards de dollars, un compte capital à-1,22 milliards dollars, et un compte global de l'ordre de -14,4 milliards de dollars. Il est expliqué clairement que l'économie nationale est passée d'un excédent de 3,17 milliards de dollars à un déficit de 7,78 milliards de dollars, avec une baisse de 42% sur les exportations qui passent à 33,24 milliards de dollars en 2014 à 19,28 milliards de dollars en 2015. Ce qui renseigne fortement que les mesures et les médications mises en place ne donnent pas encore de résultat, pour les experts l'économie nationale doit, en plus du principe de la diversification et de la rationalisation des dépenses, et de la réduction de la facture des importations, procéder à des réformes profondes sur tous les secteurs. A ce sujet, le ministre de l'Industrie et des Mines Abdessalem Bouchouareb explique «qu'à partir du 2ème semestre 2015, plusieurs effets de ces médications apparaissent tant sur le plan industriel, agricole, que touristique et se matérialise par le lancement de pôles industriels, agricoles structurants, et par l'accélération des restructurations inscrites, et enfin revoir tout le système d'informations statistiques, qui se base sur une mouture de 1989. D'autre part rester dans l'évaluation simple sans prendre en compte un vecteur aussi important que le secteur privé, est totalement à revoir». Sur un autre plan, le ministre de l'Industrie préconise de passer à un système d'investissement en hydrocarbures en aval, du fait que les contrats de longue durée ne sont plus sécurisants. Dans le même sillage, le ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali, indique qu'à travers sa redynamisation, son secteur contribue considérablement à la relance de l'économie nationale. Il s'agit de 14 pénétrantes reliant les principaux ports aux réseaux autoroutiers qui se développent, notamment en direction des villes du Sud. A l'image de l'autoroute Nord-Sud reliant Chiffa à Menea et Ghardaïa, qui constitue une accessibilité très importante pour l'investissement et pour l'acheminement des marchandises vers les pays africains. Sur un autre plan, les experts déployés en trois panels, sont longuement revenus sur le principe de l'interconnexion entre les secteurs, pour aboutir à des solutions et systèmes efficients pour une sortie de crise. Ils préconisent la constitution de pôles de réflexion, qui permettent de mettre en place une réelle coordination ente les différents ministères. Dans ce sens, M.Yousfi, président de la Cgea, appelle à la constitution d'un consensus de toutes les parties concernées et notamment des organisations patronales. Par ailleurs, le Cnes aborde pour la première fois dans son rapport de conjoncture semestriel, le volet de l'environnement et du développement durable, et ce au vu des engagements qui découleront de l'adoption de l'agenda mondial post 2015, et de la tenue de la COP 21. A cet effet, les pouvoirs publics s'appuient fortement sur le Programme national des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, pour opérer une transition énergétique efficiente, avec un but à atteindre de 22.000 MW de production en électricité à l'horizon 2030. En somme, il est clair que depuis le début de la crise pétrolière en juin 2014, les capacités de l'économie nationale à supporter le choc externe s'amenuisent de jour en jour, mais il n'en demeure pas moins que les solutions et les mesures mises en place finiront par prendre le dessus, d'autant plus que pour une fois tous les acteurs de la scène économique et politique regardent dans la même direction: rendre le pays productif et compétitif.