La menace d'attentat étant toujours «sérieuse et imminente», le gouvernement belge a décidé de maintenir le niveau d'alerte à son maximum dans la région bruxelloise et de prolonger la fermeture du métro. Ecoles fermées, métros à l'arrêt, forces de l'ordre mobilisées: Bruxelles vivait hier son troisième jour consécutif d'alerte terroriste maximale, au lendemain d'un coup de filet de la police qui n'a pas permis d'appréhender Salah Abdeslam, suspect clé dans l'enquête sur les attentats de Paris (130 morts). La circulation routière était moins dense et les vélos plus nombreux que d'ordinaire même si les rues de la capitale de l'Europe, qui compte 1,2 million d'habitants, étaient loin d'être désertes en dépit d'un climat d'anxiété palpable. La menace d'attentat étant toujours «sérieuse et imminente», le gouvernement belge a décidé de maintenir le niveau d'alerte à son maximum dans la région bruxelloise et de prolonger la fermeture du métro. Les écoles ont gardé portes closes hier matin, comme les crèches et les universités. Certaines entreprises ont invité leurs salariés à faire du télétravail et à respecter les consignes de sécurité, leur conseillant de rester éloignés des endroits fréquentés. Dans les gares ferroviaires bruxelloises, qui fonctionnaient normalement, l'affluence était moins importante que d'habitude. «On prend les mesures qui sont nécessaires, le plus que possible, pour garantir la sécurité des gens» mais «la vie doit continuer à Bruxelles, la vie économique et la vie sociale», a plaidé hier le ministre de l'Intérieur Jan Jambon, soulignant sur la radio RTBF que les entreprises et le secteur public devaient fonctionner. Les autorités belges redoutent «des attaques similaires à Paris», qui ont fait 130 morts et 350 blessés, «avec plusieurs individus, avec des offensives à plusieurs endroits», ciblant «des endroits très fréquentés». Jusqu'à présent, aucune arme ni explosif n'ont été découverts au cours des opérations de police. Le juge d'instruction devait décider hier de l'éventuel maintien en détention des suspects interpellés. «Le nommé Salah Abdeslam n'a pas été intercepté lors des perquisitions» conduites dans six communes de l'agglomération bruxelloise et à Charleroi (sud de la Belgique), a indiqué le parquet fédéral dans la nuit de dimanche à lundi. Ce Français de 26 ans, résidant en Belgique, a au moins joué un rôle de logisticien dans les attentats de Paris et aurait été exfiltré vers la Belgique quelques heures après, selon deux hommes qui disent l'avoir aidé. Son frère Brahim s'est de son côté fait exploser dans un restaurant parisien le 13 novembre. Côté français, la police a diffusé un appel à témoin, assorti d'une photo, pour identifier le troisième kamikaze des abords du Stade de France. Cet homme est passé par une île grecque, en même temps qu'un autre kamikaze du Stade de France, qui reste non identifié. Dans ce climat, le président américain Barack Obama a rappelé qu'il se rendrait à la grande conférence sur le climat à Paris (COP 21), qui débute le 30 novembre, appelant les dirigeants de tous les pays à faire de même pour montrer que le monde n'a pas peur des «terroristes». Sur le plan diplomatique, le président François Hollande a entamé hier un marathon pour tenter de forger une vaste coalition contre l'Etat islamique, qui a revendiqué les attentats. Il a reçu à l'Elysée hier le Premier ministre britannique David Cameron, qui a promis de soutenir «fermement» la France, lui offrant notamment la mise à disposition d'une base chypriote de l'aviation britannique. «Nous allons intensifier nos frappes, nous allons choisir des cibles qui feront le plus de dégâts possibles à cette armée terroriste» de l'EI, a déclaré M.Hollande.