L'objectif visait des éléments de la garde présidentielle. Tout un symbole! C'est réellement une escalade de violence et qui n'épargne aucune place dans le monde. Cette fois-ci c'est la guerre...et elle ne fait que commencer. Encore une fois, c'est l'horreur à Tunis. Hier, à l'avenue Mohammed V, un bus transportant des éléments de la garde présidentielle a été pulvérisé par une explosion. Bilan provisoire de cet attentat: 14 morts et plusieurs blessés. Le lieu, le timing et l'objectif visé à travers cette ignoble attaque constituent des messages forts de la part des commanditaires de ce terrorisme aveugle. L'attentat a eu lieu au coeur de la capitale tunisienne, à quelques centaines de mètres de la place de l'Horloge et du ministère de l'Intérieur. Selon des témoins, une personne a lancé une bombe au passage d'un bus de ramassage de la garde présidentielle qui fait quotidiennement le trajet entre Carthage et Tunis. Il stationne ensuite dans la rue où l'explosion s'est produite. C'était l'heure de pointe à Tunis quand l'opération a été déclenchée. Sous une pluie battante, dans un afflux de voitures à la sortie des bureaux, ajouté à cela, les JCC, Journées cinématographiques de Carthage, il y avait foule sur l'avenue Bourguiba, à quelques ruelles du lieu de l'attentat. Il y a quelques jours déjà, les autorités tunisiennes pensaient interdire la circulation des véhicules sur tout le boulevard Bourguiba. Les services de renseignements tunisiens avaient-ils eu vent d'une quelconque menace? En tout cas, ils n'ont pas pu prévenir l'attentat. L'objectif visait des éléments de la garde présidentielle. Tout un symbole quand c'est la sécurité rapprochée du président qui est visée. Et enfin, les commanditaires ont bien choisi le moment de l'attaque qui, en effet, intervenait à moins de deux heures du discours que devait prononcer le président tunisien Beji Caïd Essebsi sur la Chaîne publique 1. En résumé, les terroristes viennent de signifier non seulement à la Tunisie, mais au monde qu'ils peuvent frapper là où ils veulent. L'année 2015 restera gravée dans l'histoire de la Tunisie post-Ben Ali. C'est la troisième grave attaque terroriste que subit le pays en en un an. La Tunisie a déjà été la cible de deux attaques particulièrement meurtrières cette année. La première a visé le secteur touristique, l'un des piliers de l'économie nationale. Un tireur a abattu 38 étrangers sur une plage et dans un hôtel en juin à Sousse. Et le deuxième attentat a eu lieu en mars dernier, plusieurs individus ont tué 21 touristes au Musée national du Bardo, à Tunis. Avec cette troisième attaque, il n'y a plus de doute c'est l'escalade mondiale de la violence terroriste. L'attentat de Tunis intervient à la suite d'une série d'horreurs à travers le monde. Le 31 octobre dernier, un Airbus A321 d'une compagnie charter russe reliant Charm el-Cheikh en Egypte à Saint-Pétersbourg en Russie avec 224 personnes à bord s'est écrasé pour une raison encore indéterminée dans le Sinaï égyptien. Le 12 novembre dernier, deux hommes ont fait exploser leurs ceintures explosives dans une rue commerçante de la capitale libanaise. Le bilan est de 43 morts et près de 239 blessés. Il y a eu ensuite les attentats meurtriers de Paris intervenus le 13 novembre 2015 en France, revendiqués par l'organisation terroriste Etat islamique. C'était une série de fusillades et d'attaques suicides meurtrières qui se produisent dans la nuit en Île-de-France. Enfin, la prise d'otages dans un hôtel de Bamako, le 21 novembre 2015 qui a coûté la vie à 21 personnes et fait 7 blessés. C'est réellement une escalade de violence et qui n'épargne aucune place dans le monde. Cette fois-ci c'est la guerre...et elle ne fait que commencer.