L'Algérie, gouvernement et patronat, veut aller au plus vite vers une diversification réelle de son économie Le ministre de l'Industrie et des Mines a longuement exposé «les grands axes de la politique industrielle adoptée par le gouvernement». «Nous sommes le marché de l'avenir», a déclaré, hier, à Washington, le ministre de l'Industrie et des Mines. «En Algérie, le temps est à la diversification économique», a renchéri le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) dans l'allocution qu'il a prononcée à l'ouverture des travaux de la deuxième conférence «Doing business in Algeria» qui s'est tenue aux date et lieu précités; une rencontre organisée, comme la première qui a eu lieu à Chicago, en octobre 2014, par le Conseil d'affaires algéro-américain (US-ABC) et le Conseil des entreprises en Afrique (Corporate council on Africa). Des déclarations qui révèlent le souci manifeste de l'Algérie, gouvernement et patronat, d'aller au plus vite vers une diversification réelle de notre économie; une diversification voulue comme le garant de son développement; lequel, comme l'ont clairement déclaré les deux responsables susmentionnés, sera essentiellement porté par, pour reprendre les propos du ministre de l'Industrie, «une impulsion décisive de son industrie». Pour mieux intéresser les chefs d'entreprise américains présents à cette rencontre au marché algérien et à cette option, le ministre a longuement exposé «les grands axes de la politique industrielle adoptée par le gouvernement»; une politique, a-t-il déclaré, qui vise «à la réduction des importations et (au) développement d'une production à haute intensité technologique». Tout en précisant de la manière la plus claire qui soit, que «l'Algérie veut tirer avantage de l'excellence technologique et industrielle des entreprises américaines», Abdessalem Bouchouareb a, non moins, clairement, exposé les secteurs sur lesquels il a souhaité voir «le partenariat gagnant-gagnant algéro-américain porter», à savoir «les énergies renouvelables, l'économie numérique, l'industrie mécanique, la sidérurgie, les travaux publics et les mines». Des secteurs auxquels Ali Haddad, président du FCE, a ajouté ceux de l'agriculture, de l'industrie pharmaceutique, des nouvelles technologies et de la biotechnologie. A l'appui de leur plaidoyer, les deux responsables algériens se sont longuement étalés sur les mesures prises par les pouvoirs publics pour améliorer le climat des affaires en Algérie et, partant, «améliorer l'attractivité de son économie». Et à ce propos, le président du FCE n'a pas manqué de mettre en exergue, à l'intention des chefs d'entreprise américains présents et, à l'évidence, dans l'objectif de vaincre les réelles réticences à s'engager en Algérie que, nombre d'entre eux continuent d'avoir, le rôle «de l'entreprise privée (algérienne) dans la recomposition, (entamée) depuis une vingtaine d'années, du champ économique, social et partenarial en Algérie»; un rôle qu'il attribue clairement «à ses capacités d'entraînement». Et de rappeler ce qu'il a appelé «les progrès, hautement significatifs», accomplis cette année en matière d'amélioration du climat des affaires (en Algérie); des progrès qu'il a résumés en «la réduction de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) et de la taxe sur les activités professionnelles (TAP)», en «l'amélioration de la régulation de l'accès au foncier industriel», et en «l'encouragement de l'intégration et du transfert technologique (et ce,) à travers l'octroi d'avantages fiscaux et parafiscaux à tout investisseur étranger qui, en partenariat, contribue au transfert du savoir-faire vers l'Algérie et/ou qui produit, dans le cadre d'une activité déployée en Algérie, des biens avec un taux d'intégration supérieur à 40%». C'est, à l'évidence, là aussi, dans le même objectif de vaincre la réticence (des opérateurs économiques américains) précitée, que s'est inscrit le rappel par le ministre de l'Industrie du double «objectif de facilitation de l'acte d'investir et d'encouragement à l'investissement direct étranger utile», auquel tend «la réforme (proposée) du Code des investissements» en vigueur. Notamment dans ses dispositions relatives à la fameuse «règle des 51/49%». Pour Abdessalem Bouchouareb cette dernière sera, dorénavant, «abordée avec pragmatisme». Et ce, dans le sens où, a-t-il précisé, son application se fera en tenant compte «et de la spécificité de chaque activité et de l'intérêt stratégique (de celle-ci) pour l'Algérie». Cette franche disposition à tenter de susciter l'intérêt des opérateurs économiques américains pour le marché algérien n'a pas empêché le ministre de décocher une flèche acérée aux auteurs du Rapport Doing Business 2015 de la Banque mondiale. Il leur a, en effet, reproché «de ne pas avoir tenu suffisamment compte des efforts faits par l'Algérie pour améliorer son climat des affaires, dans le classement publié dernièrement»; un classement qui, pour rappel, positionne l'Algérie à la 145ème place, sur 189 pays traités. Pour rester dans les rappels, la présence aux Etats-Unis des deux responsables algériens, qu'accompagne une délégation économique forte de quelque 70 opérateurs, s'inscrit dans le cadre d'une visite qui comprend plusieurs étapes, dont les plus importantes sont celles de Détroit, San Francisco et Los Angeles.