Scorpion, oeuvre de Naïli Nahla El Fatiha Déclinées en peinture, sculpture et photographie, 63 oeuvres des plus disparates, intéressantes et d'autres un peu moins sont proposées aux spectateurs et ce, jusqu'au 16 janvier. Arrivé à sa huitième édition, le Salon d'automne (pein-ture, sculpture et photographie) se bonifie avec le temps et permet année après année de nous faire découvrir des talents d'artistes cachés jusque-là ou insoupçonnés, certains carrément méconnus et d'autres qui le sont moins. Le cru de 2015 est de l'avis de pas mal de gens très intéressant, eu égard à la variété des indiums artistiques proposés et des thématiques choisies. Comme l'indique Soumeya Benhadj, directrice du Palais de la culture, «le 8e Salon d'automne accueille 63 peintures, sculptures et photographies venues des quatre coins du pays. Ces artistes nous offrent un bouquet diversifié de couleurs, de techniques et de sources d'inspiration reflétant l'expression de leurs émotions, de leurs sensations et de leurs pensées». et de préciser: «Le seul critère accepté pour la participation est celui du talent et de l'authenticité des oeuvres présentées. Ces oeuvres ne réclament donc que le regard de l'Autre, la critique et le pourquoi des acquéreurs» précise-t-elle sur le catalogue de l'expo. Ainsi, l'artiste-peintre Chegrane Nouredine se dit «agréablement surpris de plus en plus par la beauté de l'espace d'exposition, de la mise en valeur de l'accrochage des oeuvres et de l'accueil et surtout de la porte ouverte aux exposants, aux artistes et aux auteurs confirmés invités pour parrainer cet évènement...» et de souligner: «Au moment où certains galeristes ferment leurs portes aux jeunes, la directrice toujours dévouée et combattante avec peu de moyens et beaucoup de savoir-faire, ouvre tout simplement la porte de ce palais à tous...». Une visite de cette expo s'impose en effet. Commençons par le volet peinture. Parmi ces artistes nous découvrons Abbed Hamsa qui a choisi la technique de la miniature quelque peu revisitée. Aït chafia Ratiba a choisi, elle, pour sa part, l'art semi-abstrait décliné en acrylique pour faire part de sa «passion» colorée. C'est le cas de Aliane Baya qui exprime sa vision tout en couleur des oiseaux. Bendali -Hacine Chafika Bouameur a quant à elle opté carrément pour l'abstrait afin d'exprimer sa vision du monde et souligner ses souvenirs d'antan et la foule bigarrée. Benmahmoud Farida exprime tout en vapeur surannée et nostalgique son humeur édulcorée en évoquant par une palette de couleurs diluées et huile sur toile sa recherche du temps perdu ainsi que les amants. Plus épurée est la peinture en acrylique de Boughanem Hadjer qui représente «une tranche de vie» et «la vie et paradis» d'une façon bien singulière. Nouredinne Moussa quant à lui met en scène dans «le puits» une vision sombre de figure humaine noyée dans un feu flambant. Chergane Moussa reste fidèle à son signe posé sur toile et sur deux planches longilignes. Larachiche Mohamed utilise la technique mixte pour créer des figures somme toute drôles et naïves qui parlent au regard. Sahraoui Abdelhamid peint des géographies qui semblent être comme des photos prises du ciel avec une originalité remarquable. Yamani Ali quant à lui le portait en peinture. Côté photographie, paysages, portraits et architecture se disputent le talent et la finesse esthétiques. Il y a des scènes de vie brutes, des macro-photos et puis quelques photos créatives qui sortent du lot sans trop se distinguer. Le sculpture est la nouveauté qui impressionne et qui insuffle surtout innovation et esprit de recherche dans la matière et le concept. C'est le cas avec quelques jeunes artistes exposés ici au Palais de la culture. On citera le fameux «Scorpion» de la jeune «beauzariste» Naïli Nahla El Fatiha, «L'ombre» de Djernine Bouelam qui présente pour sa part, une roue entourée de cordage et accrochée par un morceau de fer sur un bois, mais encore «Le papillon» qui utilise également la corde et le bois. Qu'elles soient vaporeuses ou réalistes, en noir et blanc ou en couleurs, les photos mises en exergue lors de cette expo sont captivantes pour certaines, par le visuel inspiré sans pour autant marquer les esprits car il manque en elles surtout, un je ne sais quoi d'audace. De ce soupçon d'art, de fantaisie et d'imagination qui fait la différence. Bref, le Salon d'automne qui se tient actuellement au Palais de la culture Moufdi Zakaria et jusqu'au 16 janvier mérite tout de même le déplacement.