Le conflit qui perdure tourne autour de la décision de recaser les occupants d'une cité. El-Esnam est une localité qui se trouve à une vingtaine de km au sud-est de Bouira. Traversée par la RN5, cette commune vient de sortir de la turbulence engendrée par le mouvement citoyen qui a, pendant deux longues années, dicté sa loi. Elle revient sur la scène avec un énième conflit qui oppose le maire aux locataires de la cité Regroupement colonial du 1er Novembre 1954. Le ton est monté cette semaine, entre les habitants de la cité du 1er Novembre 1954 et le président de l'APC d'El-Esnam. Le conflit qui perdure tourne autour de la décision de recaser les occupants de cette cité. Bâtie en 1959, dans le cadre de la décision des forces coloniales de regrouper les douars d'Oued Hous et Ouled Yakoub pour tenter d'isoler les moudjahidine, cette cité n'offre pas les conditions essentielles à une vie décente. Le site a été retenu dans le cadre de l'opération d'éradication des habitations précaires. La formule qui se veut un choix entre l'acquisition d'un logement ou la reconstruction sur place, conformément à un plan étudié, a amené les propriétaires à opter pour la seconde formule. Le terrorisme, selon les protestataires, a compliqué la situation dans la mesure où des familles fuyant les hordes intégristes, sont venues s'installer aux limites du site. Dès le début de l'opération de recasement, les contestataires reprochent au maire d'avoir hébergé les derniers venus aux dépens des véritables nécessiteux qui comptabilisent 40 ans de présence. La formule de réhabilitation a été reléguée au second plan devant l'urgence. Les signataires de la pétition transmise à notre rédaction motivent leur désapprobation aussi par le fait qu'en 1998, la commune avait bénéficié d'un budget pour la reconstruction de cette cité Regroupement colonial. Le maire, selon les plaignants, a alors divisé la cité en deux parties, celle du sud et celle de la partie nord. Le conflit aujourd'hui concerne les habitants de la seconde partie et le maire. L'autre grief retenu contre le président de l'APC résulte du fait que les logements auraient été distribués sans listes affichées comme le prévoit la loi. En guise de solution, les protestataires dénient le droit à quiconque de parler en leur nom. Ils précisent qu'ils ont honoré leurs créances auprès de la Sonelgaz et de l'ADE. Ils exigent d'être relogés au même titre que l'arch d'Ath Yakoub dans des logements décents ou indemnisés et de permettre ainsi la démolition d'une cité qui représente un réel danger. Dans l'attente des réponses des responsables, les habitants de la cité du 1er Novembre ont saisi la justice.