L'information non officielle hier encore et qui porterait sur l'éventuelle dissolution de toutes les APC et l'APW de Bouira a occupé le vif du sujet hier. Rapportée par un quotidien, la décision suscite la satisfaction parmi les gens rencontrés. Nombreux sont ceux qui pensent que pareille décision n'est que justice rendue à un mouvement de protestation qui aura duré plus de deux années. Signalons qu'avant, le décret ne mentionnait que les 5 communes de la daïra de M'chedallah et l'APC d'El Esnam. A sa promulgation, cette décision avait engendré un sentiment de mécontentement et les citoyens avaient alors crié à la ségrégation et à la volonté d'isoler la wilaya de Bouira des ses pairs de la Kabylie. «Certes, la protestation à travers la wilaya de Bouira était partielle et limitée à la région est... fallait-il plus de dégâts pour que Bouira soit entendue?». Le Mouvement citoyen n'avait pas perdu espoir de voir la décision élargie aux autres communes, du moins celles situées dans la région berbérophone. Il est opportun de préciser que pas moins de 17 APC ont connu des émeutes et des actions de rue lors du scrutin dernier. «En généralisant les partielles, notamment pour la désignation des représentants au sein de l'APW, les pouvoirs publics respectent le statut de ces élus qui siègent au nom de la wilaya et non des régions où ils sont choisis...». La seule opposition à la décision de mise en oeuvre du protocole archs-gouvernement vient du vieux parti d'opposition, le FFS, qui continue à faire de la résistance au motif que seul le peuple peut retirer la légitimité à ses représentants. Le bras de fer entre le parti d'Aït Ahmed d'un côté, les dialoguistes du Mouvement citoyen de l'autre ne date pas de cette décision puisque dès le début des événements, le premier responsable de la plus ancienne formation d'opposition avait étiqueté les délégués de relais des décideurs. Lors du meeting organisé le mois dernier à El Esnam, les délégués de la CCCW Bouira n'ont pas ménagé leur vocabulaire à l'égard des partis de la région, en l'occurrence le FFS et le RCD en appellent à leur boycott. S'agissant de la région arabophone et dans des circonscriptions comme Aïn Lalloui, les citoyens espèrent l'application et la généralisation des partielles. Signalons que cette commune aux mains du parti El Islah est à l'arrêt depuis plus d'une année suite à un blocage résultant d'un retrait de confiance des membres de l'exécutif. Un maire qui veut garder l'anonymat nous exprimera sa joie de voir les partielles élargies à sa commune. «C'est une aubaine parce qu'il n'est plus possible de travailler dans pareilles conditions où le partisanat, la démagogie et le populisme ont pris le dessus sur l'intérêt collectif...». En attendant l'officialisation, les citoyens les plus au courant des faits de la politique débattent, commentent et jugent alors que la grande masse se languit au bas des murs et dans les cafés en ces jours de forte chaleur. Les plus radicaux, eux, ne croient en rien. «Le mouvement des walis est là pour montrer que c'est toujours les mêmes qui changent de place...», nous dira un jeune informaticien au chômage.