La présidence de la République Abdelmalek Sellal, Ahmed Ouyahia, Tayeb Belaïz, Ahmed Gaïd Salah, Tayeb Louh et Boualem Bessaïeh ont pris part à cette réunion. Livré à doses homéopathiques depuis son annonce par le président lors de son discours du 15 avril 2011, le projet de la révision constitutionnelle vient de connaître une nouvelle évolution. Le président Bouteflika a présidé hier, à Alger, un Conseil restreint consacré à l'examen de l'avant-projet de révision de la Constitution, selon un communiqué de la présidence de la République. «Ont pris part à cette rencontre, MM.le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le ministre d'Etat directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, le ministre d'Etat, conseiller spécial auprès de M.le président de la République, Tayeb Belaïz, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, Ahmed Gaïd Salah, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, et Boualem Bessaïeh, conseiller auprès de M.le président de la République», précise la même source. Cette réunion amorce l'étape de la finalisation du projet de la révision de la Loi fondamentale du pays, pour laquelle des consultations ont été menées avec des acteurs politiques, associatifs et du monde universitaire.C'est la première rencontre officielle annoncée. Auparavant, l'opinion s'est contentée de confidences de coulisses, de déclarations de ministres et d'officiels donnant lieu à une véritable cacophonie jusqu'à laisser planer le doute sur l'issue que devait avoir ce projet qui a pris des allures d'une véritable Arlésienne. Il a fallu le message du chef de l'Etat à l'occasion du 1er Novembre pour secouer ce projet qui commençait à prendre une couche de poussière. Dans un message solennel M.Bouteflika a annoncé officiellement, à l'occasion de la commémoration du 61e anniversaire du déclenchement de la Révolution de Novembre 1954, que le projet sera «bientôt rendu public». Par la même occasion, le président de la République a dévoilé pour la première fois les grandes lignes de la nouvelle Constitution. Les principaux axes se résumaient en cinq points: la consolidation de l'unité nationale, l'approfondissement de la séparation et de la complémentarité des pouvoirs, avec la dotation de l'opposition parlementaire de moyens d'assumer un rôle plus actif, y compris par la saisine du Conseil constitutionnel, la dynamisation des institutions constitutionnelles de contrôle et la mise en place d'un mécanisme indépendant de surveillance des élections, le confortement, à travers des garanties nouvelles, du respect des libertés des citoyens, ainsi que l'indépendance de la justice et, enfin, la promotion de la place et le rôle de la jeunesse. Un point a retenu l'attention des observateurs et a fait l'objet de longues dissertations sur les colonnes de la presse nationale et des plateaux des télévisions. Il s'agissait de cette instance indépendante permanente de surveillance des élections. C'est la principale revendication de l'opposition dont le discours est aussi structuré par les leitmotivs comme la séparation des pouvoirs, un rôle plus accru pour l'opposition parlementaire. Et le message du président Bouteflika contenait justement ces mêmes revendications. D'autres points restent à dévoiler et probablement font l'objet de débats comme le statut de la langue amazighe, la nature du régime et le rôle de certaines institutions clés. Le président de la République n' a cependant donné aucune indication sur les modalités de cette révision même si la voie parlementaire reste la plus probable. C'est donc parti pour la révision de la Constitution? Le communiqué de la présidence n'avance aucune échéance. Le document s'est contenté de préciser que «d'autres rencontres seront consacrées à la finalisation de cet avant-projet sous la direction du chef de l'Etat».