La compagnie de danse moderne et contemporaine russe «Saint-Petersburg Dance Theatre, Temptation» a brillé vendredi soir sur les planches du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA) devant un public émerveillé par un spectacle de danse dynamique, alliant la maîtrise de la danse classique à des tableaux chorégraphiques modernes et contemporains. Dirigée par le jeune chorégraphe Rustam Nadyrshin, cette compagnie qui connaît un très grand succès à travers l'Europe, s'est produite sur la scène algéroise à la faveur du 10e Festival international de danse contemporaine d'Alger qui se déroule au TNA depuis jeudi. Composée de 12 danseurs maîtrisant parfaitement la danse classique, la danse moderne, la danse contemporaine et le langage corporel, la compagnie a présenté plusieurs tableaux chorégraphiques allant du classique au contemporain en passant par le hip-hop et les techniques acrobatiques. Dans les tableaux du jeune chorégraphe, la musique de Michael Jackson côtoie le jazz des années 1930, le folk de Mark Knopfler et même des remixes de musique house, laissant ainsi les danseurs exprimer librement leur art dans différents registres. Si certains tableaux mettaient en scène la cruauté du monde des affaires ou des danses et musiques traditionnelles russes, la danse contemporaine était tout aussi présente à travers une chorégraphie fusionnant le danseur avec les éléments d'éclairage intégrés comme seul élément scénographique. Grâce à un jeu de scène très communicatif et des tableaux conçus pour interagir avec les spectateurs, les danseurs de cette compagnie russe ont reçu un accueil chaleureux du public algérois venu nombreux. Lors de cette même soirée, le public du TNA a également découvert une pièce chorégraphique expérimentale, présentée par les danseurs de la compagnie tunisienne «Marwen Errouine». Ce spectacle, qui se base sur le silence et son amplification et ne fait quasiment pas appel à la musique, met en scène la difficulté de communiquer et échanger quand la liberté d'expression est bafouée. Une manière pour le chorégraphe de mettre en scène également la «situation actuelle en Tunisie» à travers une chorégraphie faite d'oppression, de violence, de trahison et de faux espoirs. Cette soirée a également vu se produire sur scène le duo espagnol «Ai Do Project» qui a présenté un spectacle intitulé «Derrière la nuque» ainsi que la danseuse algérienne Samar de la coopérative artistique «Nouara» qui a présenté le tableau «Illusions». Inauguré jeudi, le 10e Festival international de danse contemporaine se poursuivra jusqu'au 22 décembre au TNA avec au programme 16 troupes de neuf pays dont la Syrie, l'Egypte, le Mali ou encore les Etats-Unis.