Voilà donc qui met fin à cet alarmisme ambiant sur les retombées désastreuses supposées de la persistance de l'absence de pluie. «Le mauvais temps, c'est le même temps qui dure longtemps». C'est par cette maxime, qu'il tient, nous a-t-il dit, d'un agriculteur français, que hadj Belkateb, secrétaire général du ministère des Ressources en eau et de l'Environnement (Mree), a répondu à notre interrogation sur la persistance de la sécheresse constatée et sur les mesures que comptait prendre son ministère pour parer à ses retombées attendues. «Le taux de remplissage moyen des barrages se situe présentement autour de 70% et le niveau des nappes phréatiques demeure élevé», a rassuré M.Belkateb soulignant toutefois que «les inquiétudes face à ce phénomène se situent, non pas du côté du Mree, mais plutôt de celui des agriculteurs implantés dans les zones non irriguées...». Voilà donc qui met fin à cet alarmisme ambiant sur les retombées désastreuses supposées de la persistance de l'absence de pluie. Le secrétaire général du ministère des Ressources en eau s'exprimait en marge de la présentation du Schéma directeur de développement de l'assainissement à l'horizon 2030. Entre les trois variantes de protection de la population et de l'environnement proposées dans le cadre du Schéma national de développement de l'assainissement (Snda), une étude, entamée en 2013, qui couvre la période allant de 2015 à 2030, les pouvoirs publics n'ont pas hésité à choisir la plus coûteuse financièrement mais la plus globale dans ses objectifs; en matière de protection de l'environnement et des populations, s'entend. Selon Mme Hammouche, directrice du Programme «Eau 2» au ministère des Ressources en eau et de l'Environnement (Mree), un programme financé conjointement par l'Union européenne (UE) et l'Algérie, dans le cadre duquel l'étude précitée a été menée, la variante 3 - c'est sa dénomination - dont le coût global est estimé «à 3346 milliards de DA», prévoit, à l'horizon 2030, d'assurer «l'accès à l'assainissement à l'ensemble de la population algérienne et de protéger l'ensemble des milieux récepteurs de tout le territoire national»; par «milieux récepteurs», il faut entendre les milieux naturels (mer, cours d'eau, lacs, zones désertiques et autres) où se déversent les eaux usées et les autres rejets polluants. Ce souci de faire bénéficier l'ensemble de la population algérienne des bienfaits de la politique arrêtée par les pouvoirs publics en matière d'assainissement transparaît nettement dans la consécration, sur la même période précitée, d'une enveloppe «de 140 millions de DA» pour «la réalisation de systèmes d'assainissement collectifs dans les hameaux de toutes les zones éparses du pays». Mais également dans les données, collectées dans le cadre de la deuxième étape, dite «Outil informatique», de l'élaboration du Snda, qui précisent «les besoins (en la matière) de chacune des 751 agglomérations du pays». Pour Mme Hammouche, le plan d'action dégagé sur la base des données du Snda vise à consolider ce qui a été réalisé dans le secteur de l'assainissement depuis l'année 2000. Des réalisations qui ont permis de porter, dès l'année 2013, le taux de raccordement au réseau d'assainissement, dans les zones urbaines, à près de 94% et dans celles rurales, mais hors les zones éparses, à 80%. Ce qui donne un taux national moyen de 90%; un taux qui, selon les «concepteurs» du Snda, la société d'ingénierie française EgisEau et ses associés, les bureaux d'études algériens AGC et Geosystem, «classe l'Algérie au premier rang des pays africains (en la matière)». Il faut savoir que l'Algérie comptait, selon des statistiques arrêtées à l'année 2013, «156 stations d'épuration (Step) totalisant une capacité de traitement de 12 millions EQH (équivalent habitant), et population raccordée estimée à 29,4 millions d'âmes». Sauf que pour tous les responsables du Mree, qui ont eu à intervenir, hier, lors de la présentation de l'étude en question, celui-ci «demeure insuffisant». Et ce, ont-ils précisé, au regard «des trois enjeux majeurs de la Stratégie nationale d'assainissement» qui sont, «la protection sanitaire de la population, la protection des ressources en eau et la protection des milieux naturels». D'où, à l'évidence, l'élaboration du Snda qui vise à porter, dans les cinq prochaines années, le nombre des Step à 200 unités. Et à son échéance finale de 2030, «à assurer un accès à l'assainissement à la totalité de la population algérienne». Et ce, sans oublier ses autres «bienfaits» que sont, selon un représentant de la société EgisEau, «la réduction des maladies hydriques, l'amélioration du cadre de vie, la réduction des coûts d'alimentation en eau potable, le développement des opportunités d'irrigation et, partant, la baisse des coûts d'accès à la ressource hydrique, le développement des loisirs (baignade), le développement du tourisme et la protection des ressources halieutiques».