Les ménages algériens devraient dorénavant payer plus cher leur redevance en eau à l'endroit des caisses de l'Etat. Le montant de l'augmentation, tel qu'entériné à l'issue de la réunion du Conseil de gouvernement, tenu mercredi dernier, sous l'égide de M.Ahmed Ouyahia, est fixé à 2,50 DA le m3 pour l'eau elle-même et à 1 DA pour la taxe d'assainissement. Ce relèvement des tarifs du service d'eau potable, d'assainissement et de distribution, examiné et adopté lors de la même réunion du Conseil de gouvernement était, en somme, prévisible. Cela, d'autant que cette augmentation était bel et bien incluse parmi les dispositions de la loi de finances pour l'année 2005. Les familles algériennes, à qui est destinée la consommation de plus de 50% de nos ressources hydriques, n'ont pas eu à faire face à ce genre d'augmentation depuis 1995, comme le précise d'ailleurs le communiqué du gouvernement, rendu public par l'APS. Idem pour ce qui est des prix de l'eau destinée à l'usage agricole. Ces derniers, qui n'ont pas évolué depuis 1998, précise-t-on dans le même communiqué, feront désormais l'objet d'une hausse oscillant «entre 1 DA et 1,25 DA, selon les régions», a-t-on ajouté. C'est là l'objet de l'autre décret exécutif adopté par le conseil de gouvernement concernant l'augmentation des ressources hydriques. Lors de sa réunion de mercredi dernier, il a été décidé, en outre, que l'application des nouveaux tarifs de l'eau se fera de manière graduelle au fil des années à venir. Cela compte tenu, indique-t-on, «du pouvoir d'achat des ménages et des conditions d'activité des agents économiques». Le gouvernement rappelle dans son communiqué que, parallèlement aux réserves qu'enregistre le pays en termes de ressources hydriques, «l'Etat a engagé des investissements lourds pour satisfaire la demande en eau, d'une valeur de 500 milliards de dinars entre 2005 et 2009». Additionnellement à ces investissements, un montant de 1 milliard de dollars US sera consacré à la production d'eau dessalée dont le coût de revient avoisine 1 dollar le mètre cube. Par ailleurs, le Conseil du gouvernement a examiné et endossé deux projets de décret présidentiel portant approbation de deux accords de prêt entre l'Algérie et le Fonds saoudien du développement. Le montant de ces crédits remboursables dans vingt ans, avec cinq ans de différé et au taux d'intérêts de 2% est de 75 millions de riyals saoudiens pour le premier et de 25 millions de la même monnaie pour le second. Cet argent sera destiné à la construction des zones touchées par le séisme du 21 mai 2003, en premier lieu la wilaya de Boumerdès.