L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) proposera, au cours des travaux de la tripartite, plusieurs seuils d'augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG). La décision a été prise à l'issue de la réunion de son conseil national, tenue mardi dernier. Diverses hypothèses sont ainsi prises en compte par la Centrale syndicale. Le SNMG, auquel aspire l'organisation de M. Abdelmadjid Sidi-Saïd, est fixé à 14 000 DA, 15 000 DA, 16 000 DA, 17 000 DA ou 18 000 DA. Même si l'union opte pour une augmentation au minimum de 3 000 DA de l'actuel salaire, il n'en demeure pas moins que lors de cette importante rencontre, elle placera la dragée très haut. Autrement dit, elle négociera dur pour tenter de convaincre ses partenaires sur un SNMG décent qui fera face à l'inacceptable érosion du pouvoir d'achat des citoyens. Ces dernières années, le Smig a augmenté de 2 000 DA. L'histoire des révisions du SNMG a montré qu'en 1990, la hausse était de l'ordre de 200 DA et elle a atteint 800 DA une année plus tard. L'augmentation a été ensuite fixée à 2 000 DA en moyenne par année depuis 1998. Cette fois-ci, l'UGTA espère que la hausse soit conséquente, d'autant plus que cela a été annoncé par le président de la République dans son discours prononcé à l'occasion de la célébration des festivités du 24-Février dernier à Arzew (Oran). Toutefois, si l'on croit les propos de M. Abdelkader Malki, secrétaire national chargé de la communication à l'UGTA, l'hypothèse la plus plausible serait une augmentation de 3 000 DA, c'est-à-dire un SNMG de 15 000 DA. Un tel scénario ne satisfera pas le syndicat national. Car l'enquête sur les ménages qu'elle a menée a révélé que le salaire minimum pour une famille moyenne de 4 à 6 personnes devrait avoisiner les 32 000 DA. “L'évaluation du budget familial tourne autour de 32 000 DA. Alors, une augmentation de 15 000 DA ou de 16 000 DA ne sera pas suffisante. Il faudrait de ce fait tenir une autre réunion pour revoir encore une fois à la hausse le SNMG”, soulignera M. Malki dans son intervention, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III. Combien de travailleurs seront concernés par cette augmentation ? Cela dépendra, avouera Abdelkader Malki, du seuil minimum de la hausse, à savoir 2 000 DA, 3 000 DA ou 4 000 DA… En termes plus clairs, expliquera-t-il, le nombre d'employés augmentera en fonction de l'importance de la hausse du SNMG. Par ailleurs, l'article 87 bis de la loi 90-11, qui empêche les travailleurs de bénéficier des avantages du relèvement du SNMG, ne sera pas à l'ordre du jour des négociations de la tripartite. Cet article stipule, rappelle-t-on, que le SNMG prévu (à cet article) comprend le salaire de base et les indemnités et primes de toute nature à l'exclusion des indemnités versées au titre de remboursement des frais engagés par les travailleurs. Ce problème reste, par conséquent, toujours posé et sera, selon M. Malki, évoqué lors des prochaines réunions avec le gouvernement et le patronat. Sur un autre registre, l'UGTA soutient l'idée selon laquelle l'Etat ne doit plus payer les allocations familiales aux travailleurs et que cela devrait incomber désormais aux entreprises nationales, publiques ou privées et étrangères.