Au vu de ses atouts, le RND entame la course des sénatoriales d'un ton très confiant. C'est le branle-bas de combat marquant la fin de l'année en cours dans la deuxième capitale du pays, Oran. Le renouvellement du Sénat, qui est à quelques encablures, l'oblige. Le vote aura lieu en cette fin de semaine à l'APW d'Oran, le 29 décembre. Deux candidats se disputeront le siège devant représenter la wilaya d'Oran dans la deuxième chambre parlementaire, le Sénat. Le premier, qui est maire de la municipalité d'Es Senia, est Lahbib Kaddouri. Il devrait affronter le P/Apw en l'occurrence Kazitani Abdelhak. Dans cette course, le représentant du parti d'Ouyahia, Kazitani Abdelhak, est pressenti pour remplacer Kacha Mohamed ayant représenté la wilaya d'Oran dans la chambre sénatoriale lors du dernier mandat. Son bagage intellectuel, sa probité et son parcours de militant fidèle aussi bien à son parti qu'à la wilaya d'Oran lui vaudront inéluctablement sa place au Sénat. C'est du moins ce qu'estiment ses amis et plusieurs autres militants et élus locaux de tous les partis représentés au niveau des différentes assemblées locales. Plusieurs de ces élus, sans pour autant s'afficher clairement, lui prédisent un tel avenir politique, tout en indiquant qu'ils voteront à son bénéfice le jour «J». Dans ce choix porté sur la personne de Kazitani, le RND a, contre toute attente, vu juste en le propulsant seul sur le devant de la scène politique nationale. Ses camarades du même parti n'ont pas peiné pour trouver le candidat devant représenter leur parti dans les sénatoriales, notamment suite au désistement très tôt d'un autre rival. A Oran, le RND vient en seconde place après le FLN qui se taille 158 élus éparpillés un peu partout dans les assemblées locales. Cela n'empêche nullement le parti d'Ouyahia de rivaliser avec l'ex-parti unique comptant plus de 200 élus locaux. La «loi» des alliances et des affinités oblige. Plusieurs membres de formations représentées localement opteront pour le représentant du parti d'Ouyahia. Une telle information est confirmée par plusieurs cadres locaux du RND indiquant que «des élus de plusieurs autres formations politiques ont formulé leur intention quant à opter pour le candidat RND en votant Kazitani». Au vu de tous ces atouts, le RND entame la course des sénatoriales d'un ton très confiant. Aussi, le phénomène du siècle politique algérien marqué par le recours à la «chkara» à chacune des joutes électorales est loin de constituer la tradition du Rassemblement national démocratique. Mais la route qui mène vers la deuxième chambre parlementaire est contre toute attente parsemée de coups bas et jonchée de peaux de bananes. Car le phénomène de la «chakra», qui a terni le paysage politique national ces dernières années, inquiète tout de même. Dénonçant cette pratique immorale annoncée, des cadres du RND ainsi que plusieurs autres élus locaux représentant plusieurs autres partis politiques, ont pris les devants pour dénoncer le phénomène tout en mobilisant l'opinion locale sur cette question. Localement, l'on parle avec insistance et d'un ton spéculateur que «la voix d'un seul élu local revient au coût variant entre 200.000 et 300.000 dinars». Une telle information est d'autant plus «dangereuse» qu'elle est difficile à confirmer. Pour les connaisseurs des rouages locaux, 200 voix suffiront pour élire le futur sénateur devant représenter la wilaya d'Oran. «Pour cela, il faut donc mobiliser un pactole de six milliards de centimes!», s'exclame-t-on. D'aucuns continuent à dénoncer et de s'indigner de la pratique d'achat des voix qui plane d'ores et déjà à l'horizon. Cela risque de se passer alors que les choix sont, sous d'autres cieux, portés sur les élus les plus intègres, crédibles et compétents. La guerre sénatoriale est, à Oran, menée en sourdine durant cette semaine. C'est d'ailleurs la seule activité politique marquant la fin de l'année en cours mais dont la campagne pour la persuasion des votants est à l'arrêt, étant donné qu'elle coïncide avec le deuil de huit jours décrété par le président de la République, suite au décès du dernier chef historique de la Révolution nationale, Hocine Ait Ahmed. Dans le sillage de ce deuil national, plusieurs autres événements et manifestations programmés au courant de cette semaine par les candidats au siège de sénateur, de la wilaya d'Oran, ont été annulés et d'autres ont été ajournés.